Vitiligo : l’alternative du tacrolimus topique

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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Messages principaux

  • Chez des personnes traitées pour des lésions faciales récentes de vitiligo non segmentaire, l’application de tacrolimus topique deux fois par jour permet d’obtenir au moins 75% de repigmentation des lésions traitées chez 65% des sujets contre aucun sous placebo, après 24 semaines de suivi. En termes de sécurité, le traitement est globalement bien toléré, les évènements secondaires étant pour la plupart légers. Étant donné le risque de rechute à l’arrêt du traitement, le maintien intermittent de celui-ci peut être justifié.

 

Le vitiligo non segmentaire est une maladie dermatologique d’origine auto-immune qui touche jusqu’à 1% de la population, et qui se manifeste par des lésions dépigmentées liées à la perte des mélanocytes. Elle a un impact esthétique et psychologique important. Les principaux traitements préconisés sont les corticoïdes topiques associés aux UV. Cependant, les données d’utilisation hors AMM des inhibiteurs de calcineurine (ICN), comme le tacrolimus topique sont encourageantes. Aussi, des chercheurs français ont mis en place une étude multicentrique prospective dédiée, qui visait à conforter cet usage.

Pour cela, ils ont recruté des sujets souffrant de vitiligo non segmentaire, et qui présentaient des lésions faciales depuis moins de 2 ans et stables depuis au moins 3 mois. La localisation des lésions a été sélectionnée car elle est plus difficile à traiter que les lésions du cou et parce qu’elles sont plus facilement accessibles à la lumière du soleil, et donc les UV, qui sont un facteur complémentaire favorisant la repigmentation. Les 42 patients recrutés ont été répartis entre le traitement topique par tacrolimus 0,1% (2 fois par jour) et un placebo et ont été suivis pendant 24 semaines. Ils se voyaient recommander parallèlement une exposition progressive et régulière à la lumière du soleil.

Principaux résultats

À l’issue du suivi, 65% des patients traités par tacrolimus ont bénéficié d’au moins 75% de repigmentation des lésions traitées, contre aucun patient dans le groupe placebo (p<0,0001). La satisfaction des patients et l’amélioration globale estimée par les médecins (maintenus en aveugle sur le bras d’allocation) était en faveur du traitement par ICN.

Durant un suivi de 24 semaines après arrêt du traitement, le taux de rechute était de 40%.

En termes de sécurité, les principaux évènements indésirables étaient légers et locaux (sensation de piqûre ou de brûlure locale), et 4 sujets sur 20 ont évoqué des bouffées de chaleur après consommation d’alcool.

Financement

L’étude a bénéficié d’un financement PHRC (Programme hospitalier de recherche clinique).