Vitamine D et cancer du sein : une méta-analyse aide à y voir plus clair !

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

Une méta-analyse a comparé les taux de vitamine D (25-hydroxyvitamine D ou 25-OHD) de femmes nouvellement diagnostiquées pour cancer du sein à celui de femmes témoins. Les résultats montrent que :

  • Le taux moyen de 25-OHD est plus faible chez les femmes nouvellement diagnostiquées pour cancer du sein que chez les femmes témoins ; 
  • La proportion de femmes ayant un taux de 25-OHD faible (<20 ng/mL ou <30 ng/mL) est plus important parmi les femmes atteintes de cancer du sein ;
  • Les auteurs suggèrent que ce constat peut physiopathologiquement être lié au développement de la maladie ou à la progression du cancer du sein ;
  • Même si ces données laissent supposer d’éventuelles pistes thérapeutiques dans le cancer du sein, via les voies métaboliques de la vitamine D, d’autres études sont encore nécessaires. Et ces données ne permettent pas de supporter l’intérêt d’une supplémentation en vitamine D dans la prise en charge du cancer du sein.

Pourquoi ces résultats sont intéressants ?

Certaines études précédemment publiées, mais pas toutes, ont démontré que de faibles taux circulants de 25-OHD étaient associés à un risque accru de diagnostic ultérieur de cancer du sein. La vitamine D est une hormone stéroïde dont les effets ne se limitent pas au métabolisme osseux. Des données ont montré que dans les tissus cancéreux, la vitamine D diminuait la prolifération, l’invasion cellulaire, et induisait le processus d’apoptose. D’autres études ont également suggéré que l’expression importante en récepteurs à la vitamine D dans les tissus tumoraux mammaires était associée à une meilleure survie.

Méthodologie

Une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont été réalisées à partir des études ayant évalué le taux de 25-OHD chez des femmes venant de recevoir un diagnostic de cancer du sein. Ces femmes étaient appariées avec des femmes témoins sans cancer du sein. 

Principaux résultats

Au global, 25 études (10 études contrôlées et 15 études sans groupe contrôle) publiées entre 2009 et 2019 et ayant inclus entre 40 et 1.800 patients ont été retenues pour la méta-analyse. Des populations de tous les continents, hormis l’Australie, étaient représentées à travers ces études. Les taux moyens de 25-OHD étaient de 26,88 ng/mL et 31,41 ng/mL respectivement chez les patientes atteintes de cancer du sein et les femmes témoins.

Parmi les femmes atteintes de cancer du sein, 67% et 45% avaient des niveaux de 25-OHD respectivement inférieurs à 30 et 20 ng/mL contre 54% et 34% des cas pour les femmes témoins. Les preuves sont encore actuellement insuffisantes pour évoquer l’impact de la vitamine D sur la réponse thérapeutique.