Viandes rouges ou transformées : quel impact sur la maladie de Crohn ?
- Albenberg L & al.
- Gastroenterology
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
- Chez les sujets en rémission d’une maladie de Crohn (MC), le niveau de consommation de viande rouge ou transformée ne serait pas associé à un risque de poussée inflammatoire.
- 62% des sujets consommant au moins 2 portions de viande rouge ou transformée par semaine ont eu une rechute modérée à sévère de leur maladie contre 42% chez ceux qui consommaient au maximum une portion par mois (différence non significative).
- Ces résultats ne permettent pas de recommander la réduction de la consommation de viande rouge ou transformée chez les sujets souffrant de maladie de Crohn.
- En revanche, ils montrent qu’il est possible de mener un essai clinique sur le sujet, ce qui devrait inciter à la réalisation d’autres études sur le sujet.
Méthodologie
Dans l’étude FACES (Food and Crohn’s Disease Exacerbation Study) des adultes souffrant de MC et en rémission (score CDAI (Crohn Disease Activity Index) ≤150) ont été randomisés entre un groupe consommant au moins 2 portions de viande rouge ou de viande transformée par semaine (groupe « forte consommation de viande rouge », n=118) et un groupe ne consommant pas plus d’une portion par mois (groupe « faible consommation de viande rouge », n=96). La consommation alimentaire du mois écoulé a été évaluée à la fois à l’inclusion et à la 20ème semaine de l’étude (questionnaire DHQ II, Diet History Questionnaire II de l’Institut National du Cancer). Le critère principal d’évaluation était l’augmentation du score CDAI de 70 points ou plus et dépassant 150 ou le recours à une chirurgie colique ou à un traitement pour poussée de maladie de Crohn (mésalazine, thiopurine, méthotrexate, corticoïdes, anti-TNF alpha, natalizumab).
Principaux résultats
Le CDAI moyen à l’inclusion était de 75,5 dans le groupe « consommation importante de viande rouge » et de 79,0 dans l’autre groupe. Sur les 213 participants, les données concernant la consommation alimentaire étaient réellement disponibles pour 106 individus à l’inclusion et à la 20e semaine. Parmi les sujets ayant eu une consommation importante de viande rouge, 98,5% consommaient réellement 2 portions ou plus de viande rouge ou transformée par semaine. En revanche, une faible consommation de viande rouge ou transformée ne concernait réellement que 57,3% des individus du groupe correspondant.
Au total, 62% des patients ont eu une augmentation du score CDAI, 42% ont présenté des symptômes modérés à sévères et 35% plusieurs récidives. Les taux fécaux de calprotectine, bien que plus élevés dans le groupe consommation élevée en viande rouge ou transformée, n’étaient pas significativement différents du groupe faible consommation.
Principales limitations
L’essai n’était pas mené en aveugle et les critères d’évaluation étaient basés sur les symptômes et non sur l’endoscopie.
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