VHC/VIH : Une étude française montre une utilisation sous-optimale des AAD dans les populations marginalisées

À retenir

En France, les patients co-infectés par le VHC et le VIH ayant des antécédents d’itinérance ou d’utilisation de drogues injectables (UDI) reçoivent souvent le schéma interféron pégylé + ribavirine (IPR), moins efficace, plutôt que des antiviraux à action directe (AAD).

Pourquoi est-ce important ?

L’étude a été menée avant 2016, date à laquelle le ministère de la Santé français a annoncé l’accès universel aux AAD.

Protocole de l’étude

Étude portant sur 580 patients co-infectés par le VHC et le VIH pour lesquels des données socio-comportementales étaient disponibles, et qui faisaient partie de la cohorte nationale prospective ANRS CO13 HEPAVIH.
Financement : Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales, avec Abbott France ; Glaxo-Smith-Kline ; Roche ; Schering-Plough et INSERM.

Principaux résultats

59,8 % des patients ont reçu l’IPR ; 40,2 %, des AAD.
En moyenne, les patients traités par IPR étaient plus jeunes (45,1 ± 6,2 p/r à 52,00 ± 7,8 ans ; P = 0,0001) et moins susceptibles d’avoir une fibrose hépatique significative (62,4 % p/r à 72,3 % ; P = 0,0293).
Les patients ayant reçu l’IPR ont plus souvent signalé une précarité en matière de logement (21,4 % p/r à 11,2 % ; P = 0,0016), une utilisation de drogues (44,7 % p/r à 29,6 % ; P = 0,0003), une utilisation régulière/quotidienne de cannabis (24,3 % p/r à 15,6 % ; P = 0,0002) et des antécédents d’UDI (68,9 % p/r à 39,0 % ; P < 0,0001).
À l’analyse multivariée, le traitement par AAD était plus probable avec l’âge croissant (RCa : 1,17 ; IC à 95 % : 1,13-1,22) et moins probable en cas de précarité en matière de logement (RCa : 0,46 ; IC à 95 % : 0,24-0,88), l’utilisation régulière/quotidienne ou non régulière de cannabis (RCa : 0,50 ; IC à 95 % : 0,28-0,91 et RCa : 0,41 ; IC à 95 % : 0,22-0,77) et des antécédents d’UDI (RCa : 0,19 ; IC à 95 % : 0,12-0,31).

Limites