VHC: quelle est la particularité de l’immunité des patients contrôleurs ?
- Weber T & al.
- Immunity
- Caroline Guignot
- Résumé d’articles
Le virus de l’hépatite C présente en effet une importante hétérogénéité génétique, qui peut concerner jusqu’à 30% de sa séquence d’acides aminés. Aussi, établir un vaccin spécifique contre le pathogène est une gageure. Or, malgré la mise à disposition de traitement efficaces, le vaccin permettrait d’endiguer l’ampleur des infections dans certaines régions du monde.
Des anticorps à large spectre ont été isolés chez des personnes infectées ou vaccinées contre certains virus, et suggèrent la capacité du système immunitaire à pallier aux mécanismes d'échappement viraux par mutation en étant capable de reconnaître des épitopes conservés. Dans la population VIH+, des contrôleurs d’élite ont été identifiés, dont l’immunité a la capacité de contrôler l’infection naturellement. Dans la même idée, des chercheurs allemands se sont intéressés à un groupe de patients infectés par le VHC afin de rechercher s’il existait des sujets fortement contrôleurs. L’étude de leurs spécificités immunitaires offrent des éléments précieux pour envisager le développement d’un vaccin anti-VHC d’efficacité large.
Pour conduire ce travail, les chercheurs ont bénéficié de l’apport de techniques innovantes de screening des lymphocytes B à large échelle, qui permet d’isoler et de cloner les cellules d’intérêt. Ils ont utilisé cette méthode au sein d’une cohorte de 435 sujets infectés par le VHC et ont caractérisé une très importante activité neutralisante des anticorps chez 2 à 5% d'entre eux. Ils ont ensuite analysé les lymphocytes B et les immunoglobulines produites contre le virus à partir des prélèvements effectués chez 4 de ces patients. Parmi les 310 anticorps identifiés, ils ont observé un profil polyclonal sans importante différence avec celui des sujets non contrôleurs, mais avec certaines caractéristiques spécifiques au niveau des immunoglobulines : la plupart de ces anticorps neutralisants partagent un ensemble restreint de gènes de la région variable (VH1-69) associés à des mutations somatiques conduisant à des chaînes lourdes plus longue et plus hydrophobes. Ces anticorps ciblent pour les deux tiers la protéine d’enveloppe et pour l’autre tiers la glycoprotéine virale E2. Les chercheurs ont ensuite pu concevoir par machine learning la nature des chaînes lourdes les plus adaptées dans la perspective de concevoir une immunisation large et efficace contre le VHC.
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