Vers une meilleure compréhension de la régénération cérébrale
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Les quelques cellules-souches du cerveau adulte sont situées dans deux niches cérébrales : la zone subventriculaire des ventricules latéraux (SVZ – subventricular zone) et la zone sous-granulaire du gyrus dentelé de l’hippocampe (SBZ – subgranular zone). Le plus souvent, elles sont dans un état quiescent, mais comme l’ont montré chez la souris les chercheurs de l’Institut de Radiobiologie Cellulaire et Moléculaire (associant le CEA, l’INSERM et les Universités Paris-Sud et Paris Diderot), celles qui survivent à une irradiation par rayons gamma sont capables de proliférer pour régénérer la zone endommagée. En effet, la même équipe a réussi à différencier chez certaines d’entre elles (celles qui expriment le récepteur membranaire LeX) cellules dormantes et cellules actives : ces dernières expriment le récepteur membranaire EGFR et prolifèrent en cas d’altération de la SVZ.
Plus récemment, grâce à une analyse de leurs transcriptomes, ils ont montré que les cellules souches SVZ qui se reproduisent (LeX+ EGFR+) expriment beaucoup plus de gènes liés à leur membrane cellulaire que les autres, ce qui indique qu’elles sont sensibles à leurs conditions micro-environnementales. Ils suggèrent que l’équilibre entre cellules dormantes et actives pourrait être régulé par des signaux environnementaux relayés par différentes voies intracellulaires.
De plus, ils ont montré qu’une molécule transmembranaire, le Syndecan-1, est spécifiquement exprimée dans les cellules souches activées. Non seulement elle constitue ainsi un marqueur de l’activité de ces cellules, mais elle pourrait jouer un rôle crucial dans leur prolifération : le gène qui code pour elles est exprimé dans les cellules du gliome malin, qui se multiplient beaucoup, mais pas dans les cellules cérébrales non cancéreuses, qui ne prolifèrent pas.
Les auteurs soulignent que leurs travaux, menés chez la souris, permettent d’améliorer la compréhension des mécanismes de régénération du tissu nerveux, compréhension qui est un enjeu important dans la lutte contre les maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer.
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