Variole du singe : quid de la stratégie vaccinale réactive chez les primovaccinés et les enfants ?


  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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Alors que le premier cas d’infection par le virus Monkeypox (variole du singe) en France a été confirmé le 19 mai 2022, on en comptait déjà 330 au 23 juin.

Dès le 20 mai, la Haute autorité de santé (HAS) publiait une première recommandation de stratégie vaccinale réactive contre ce virus, en post-exposition, avec le vaccin Imvanex®, dit de troisième génération. L’administration doit se faire idéalement dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard, avec un schéma à deux doses (ou trois doses chez les sujets immunodéprimés), espacées de 28 jours, pour les personnes adultes contacts à risque élevé de variole du singe, incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle.

Quid des primovaccinés et des enfants ?

La HAS apporte aujourd’hui des précisions à cette stratégie de vaccination réactive pour deux groupes de populations :

  • Les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole dans leur enfance (primo-vaccinés), avant 1980 : la HAS recommande de n’administrer qu’une seule dose de vaccin en cas de contact à risque, celle-ci ayant un effet booster, excepté pour les personnes immunodéprimées qui doivent recevoir 3 doses ;
  • Les enfants (< 18 ans) exposés au virus et susceptibles de développer une forme sévère, en particulier les plus fragiles et les immunodéprimés : la HAS propose que la vaccination avec le vaccin Imvanex® (3e génération) soit envisagée au cas par cas, par les seuls spécialistes, après une évaluation stricte du rapport bénéfice-risque et avec le consentement des parents ou de l’adolescent. En effet, la vaccination antivariolique chez les nourrissons et les jeunes enfants se faisait autrefois avec les vaccins de 1re et 2e génération. Aujourd’hui, Imvanex® n’est autorisé que chez les adultes.

Plusieurs études menées dans des pays africains ont montré que les enfants sont plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie et sont plus à risque de décès. La HAS s’est appuyée sur plusieurs études concernant d’autres vaccins utilisant la même plateforme qu’Imvanex® (le Modified Virus Ankara - MVA) ayant démontré une bonne tolérance chez les enfants de plus de 4 mois. De plus, aucun effet indésirable n’a été rapporté après les vaccinations d’enfants et de nourrissons lors de l’épidémie de variole du singe au Royaume-Uni en 2018 et 2019.

La HAS recommande l’accélération de la conduite des essais cliniques en vue d’une extension d’indication en population pédiatrique des vaccins antivarioliques de troisième génération.

Comment savoir si une personne a été vaccinée dans son enfance ?

La vaccination préventive contre la variole humaine a été obligatoire en France jusqu’aux années 80 (1979 pour la primovaccination, 1984 pour les rappels). Pour savoir si une personne a bien été vaccinée, la HAS préconise de vérifier la présence d’une cicatrice gaufrée indélébile, caractéristique chez les personnes ayant reçu un vaccin de 1re ou 2e génération.