Variole du singe : que faut-il retenir ?
- Marie Torre
- Actualités Médicales
Entre mai 2022 et janvier 2023, plus de 4.000 cas autochtones de variole du singe (Monkeypox ou mpox) ont été rapportés en France.
Comment se transmet le virus ?
Cette maladie zoonotique liée à un orthopoxvirus est généralement transmise à l’Homme par des rongeurs sauvages ou des primates dans les zones forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest.
Le virus se transmet entre personnes par :
- Un contact physique rapproché, par contact avec les boutons ou les croûtes, notamment lors d’un rapport sexuel (avec ou sans pénétration) ;
- Le partage de linge (vêtement, drap, serviette), d’ustensiles de toilette (brosse à dents, rasoir), de vaisselle, de sextoy, de matériel d’injection… ;
- Un face-à-face prolongé, via les gouttelettes (postillons, éternuement…).
La transmission est également possible de l’Homme aux animaux domestiques (chats, chiens…) par contact avec les boutons ou les croûtes et par les gouttelettes (postillons, éternuement). Il est recommandé aux personnes contaminées d’éviter tout contact avec leurs animaux domestiques.
Après une période d’incubation de 5 à 21 jours, les premiers symptômes apparaissent et le malade devient alors contagieux. Il est important de respecter un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croûtes), en évitant les contacts et en respectant les gestes barrières.
La guérison est le plus souvent spontanée au bout de 2 à 3 semaines.
Qui peut être contaminé ?
Actuellement, l’épidémie touche essentiellement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Néanmoins, toute personne ayant un contact physique rapproché avec une personne contagieuse est à risque.
Quels sont les symptômes ?
Un à 3 jours après l’apparition d’une fièvre, le patient développe une éruption cutanée (vésicules remplies de liquide), en une seule poussée contrairement à la varicelle. Les bulles se retrouvent principalement sur la région ano-génitale, mais aussi sur le visage, les paumes de mains, les plantes de pieds et les membres.
En cas de doute, un test diagnostique par PCR peut être réalisé. Un traitement par Tecovirimat® est disponible en France dans les centres spécialisés. La déclaration de la maladie est obligatoire.
Le taux d’hospitalisation varie de 1 à 13 %, les cas rapportés sont majoritairement bénins.
Qui peut être vacciné ?
La Haute Autorité de santé (HAS) recommande la vaccination en post-exposition pour les personnes ayant été en contact avec un malade, ou en pré-exposition pour :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, notamment en cas de partenaires sexuels multiples ;
- Les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples ;
- Les travailleurs du sexe ;
- Les professionnels des lieux de consommation sexuelle ;
- Les femmes vivant avec un homme ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Deux vaccins de troisième génération sont disponibles en France : Imvanex® et Jynneos®.
Le schéma vaccinal de primovaccination comprend 2 doses sous-cutanées, administrées avec un intervalle d’au moins 28 jours, en fonction des possibilités logistiques. En cas de tension d’approvisionnement, la HAS recommande de prioriser l’injection de la première dose au plus grand nombre de personnes et de différer l’administration de la seconde dose.
Les deux vaccins sont interchangeables : la deuxième injection peut être faite avec un vaccin différent de la première.
Les vaccins contre la variole du singe peuvent être administrés en même temps que les autres vaccins du calendrier vaccinal, y compris les vaccins contre le COVID-19. En cas d’administration non-simultanée, un délai de 4 semaines doit être respecté uniquement avec les vaccins vivants atténués viraux (ROR, varicelle, zona, fièvre jaune).
Si l’infection survient entre la première et la deuxième dose, l’administration de la deuxième dose n’est pas nécessaire.
Pour les personnes qui ont déjà eu la variole du singe, l’immunité naturelle conférée par l’infection rend inutile la vaccination.
Pour les personnes ayant bénéficié d’une vaccination antivariolique avant 1980 avec un vaccin de première génération, une seule dose suffit (sauf pour les immunodéprimés qui doivent recevoir 3 doses).
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