Variole du singe : précisions cliniques à partir de 200 patients britanniques

  • Patel A & al.
  • BMJ

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Selon les données de 197 patients britanniques infectés entre mai et juillet 2022 par le virus Monkeypox responsable de la variole du singe, 14% des cas ne répondent pas à la définition retenue comme étant un cas probable au moment de l’étude.

  • Des douleurs rectales et des œdèmes péniens sont parfois retrouvés.

  • Par ailleurs, près de 40% des cas ne présentent pas encore de signes généraux au moment de l’apparition des lésions cutanéomuqueuses.

Pourquoi est-ce important ?

Les cas d'infection humaine par le virus de la variole du singe qui sont rapportés ces dernières semaines doivent être correctement caractérisés sur le plan clinique car les cas qui étaient décrits dans la littérature avant cette nouvelle épidémie étaient des cas importés d'Afrique de l'Ouest, avec une transmission interhumaine limitée. Au 12 juillet, 1.735 personnes ont été identifiées comme atteintes de la variole du singe au Royaume-Uni. L’équipe d’un centre londonien publie sa série de cas fondée sur 197 patients et montre quelques distinctions cliniques par rapport à d’autres descriptions antérieures.

Méthodologie

Une analyse observationnelle rétrospective a été menée à partir des personnes reçues dans l’un des 5 centres britanniques dédiés à la gestion des maladies infectieuses à conséquences graves (High Consequences Infectious diseases) et qui est basé à Londres où ont été détectés environ 80% des cas du territoire national. Tous les cas confirmés biologiquement entre le 13 mai et le 1er juillet 2022 ont été inclus dans cette étude.

Principaux résultats

Les 197 sujets étaient tous des hommes (âge médian 38 ans) et tous sauf un se sont identifiés comme gays, bisexuels ou comme des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), avec 35,5% d’entre eux co-infectés par le VIH et 31,5% de ceux ayant bénéficié d’un dépistage ayant une autre infection sexuellement transmissible.

Tous présentaient des lésions cutanéo-muqueuses, multiples dans près de 9 cas sur 10. Le plus souvent, elles atteignaient les organes génitaux (56,3%) ou la zone périanale (41,6%). Parallèlement, ils avaient été 86,3% à présenter une maladie systémique, avec principalement de la fièvre (61,9%), une lymphadénopathie (57,9%) ou une myalgie (31,5%). Dans 61,5% des cas, ces manifestations ont précédé les signes cutanéo-muqueux.

Plusieurs symptômes préalablement non rapportés ont été décrits dans cette cohorte : un tiers présentaient des douleurs rectales, 17% des maux de gorge et 16% un œdème pénien.

Étant donné que 96% évoquaient des contacts sexuels récents et que la localisation des lésions était préférentiellement au niveau génital, périanal ou de la sphère orale, les auteurs suggèrent que les lésions se forment initialement au site d'inoculation suivi dans la plupart des cas d’une dissémination plus systémique. Au total,14% de ces patients ne répondaient pas à la définition britannique en cours pour définir un cas probable au moment de l’étude.