Variole du singe : conduite à tenir pour les cas à risque de forme grave
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
Au 23 juin 2022, 330 cas confirmés de variole du singe (Monkeypox) ont été rapportés en France. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a émis des recommandations relatives à la conduite à tenir pour les personnes à risque de forme grave lorsqu’elles sont cas confirmés ou contacts à risque d’un cas.
Qu’est-ce qu’une forme grave ?
Les critères retenus pour caractériser la gravité de la maladie sont :
- Intensité de l’hyperthermie (> 38,3°C) et sa durée (> 7 jours),
- Importance de l’éruption cutanée (> 100 lésions),
- Douleurs buccales avec odynophagie et dysphagie,
- Volumineuses adénopathies cervicales avec risque de compression des voies aériennes,
- Troubles digestifs : nausées, vomissements,
- Anomalies biologiques (hypertransaminasémie, hypoalbuminémie, hyperleucocytose et thrombopénie).
Les principales complications décrites sont : surinfections cutanées bactériennes, infections respiratoires basses, sepsis, encéphalites, complications oculaires à type de kératites, atteintes gastro-intestinales avec pertes liquidiennes.
Il faut garder à l’esprit qu’une forme bénigne peut évoluer vers une forme grave, notamment en cas de facteurs de risque.
Quelles sont les personnes à risque de forme grave ?
Les populations les plus à risque de formes graves sont :
- Les immunodéprimés, dont les personnes vivant avec le VIH,
- Les femmes enceintes, avec risque de mort fœtale in utero, avortement spontané et transmission materno-fœtale/périnatale possible responsable de formes graves du nouveau-né,
- Les enfants, pour lesquels la mortalité des formes graves est plus élevée.
Conduite à tenir en cas d’infection avérée
Pour les personnes ayant une forme bénigne d’infection à Monkeypox, l’isolement à domicile est recommandé, lorsque cette mesure est adaptée, jusqu’à guérison (disparition des lésions cutanées) :
- En l’absence de facteur de risque de forme grave : la surveillance des signes cliniques (température, état cutané) peut être passive, réalisée par le patient lui-même avec un appel au minimum hebdomadaire de l’agence régionale de santé (ARS). Un numéro de téléphone doit être indiqué au patient pour appel en cas d’aggravation des symptômes.
- En cas de facteur de risque de forme grave (immunodépression, grossesse, enfance) : le HCSP recommande une surveillance active des signes cliniques par une équipe médicale dédiée (sous la coordination de l’ARS) en utilisant la télémédecine, des appels téléphoniques pluri hebdomadaires ou des visites à domicile. Si les conditions ne sont pas réunies pour un maintien à domicile, une surveillance en structure ad hoc, voire en hospitalisation transitoire, peut être envisagée, afin de s’assurer de l’absence de complication et de l’évolution favorable à court terme.
En cas de forme grave, les patients doivent être hospitalisés.
Conduite à tenir en cas de contact à risque
Les contacts d’un cas d’infection à Monkeypox ne doivent pas être placés en éviction, mais une évaluation doit être menée afin de quantifier le risque de contamination et une vaccination doit être discutée.
- En l’absence de risque de forme grave : le HCSP recommande que les personnes contacts réalisent une auto-surveillance (apparition de signes cliniques : fièvre, éruption cutanée vésiculeuse…) pendant les 21 jours suivant leur dernier contact.
- En cas de facteurs de risque de forme grave : le HCSP recommande que les personnes contacts soient écartées du domicile de la personne infectée et qu’une surveillance soit réalisée par une équipe médicale dédiée, sous la coordination de l’ARS.
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