Variations des biomarqueurs de l’inflammation et risque de cancer du sein
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
- Aucune association n’a été observée entre les taux circulants de biomarqueurs de l’inflammation et le risque de cancer toutes femmes confondues.
- En revanche, chez les femmes pré-ménopausées, les taux de leptine, le ratio leptine/adiponectine et le taux de protéine C réactive (CRP), étaient inversement associés au risque de cancer du sein, alors que chez les femmes post-ménopausées, ils étaient positivement associés au risque de cancer du sein.
- La prise en compte de l’obésité atténuerait la force de l’association en post-ménopause, mais pas en pré-ménopause.
Pourquoi est-ce important ?
L’inflammation chronique est reconnue comme une caractéristique du cancer. Elle est également une caractéristique de l’obésité, facteur de risque connu de cancer du sein post-ménopausique mais protecteur en pré-ménopause. De fait, l’inflammation pourrait avoir un impact différent sur le cancer du sein avant et après la ménopause.
Méthodologie
Cette étude cas-témoins nichée au sein de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) qui comprend 153.000 hommes et 368.000 femmes de 35 à 75 ans suivis dans 10 pays d’Europe de l’Ouest, a évalué si les taux circulants d’adiponectine, de leptine, de protéine-C-réactive (CRP), de facteurs de nécrose tumoral alpha (TNF-α), d’interféron gamma (IFN-γ) et de plusieurs interleukines (IL-6, IL-8, IL-10, IL-13, IL-17D, IL-1RA) étaient associés au risque de cancer du sein en fonction du statut ménopausique.
Principaux résultats
Les taux plasmatiques de biomarqueurs de l’inflammation ont été mesurés chez 1.558 paires cas-témoins issus de la cohorte EPIC, en moyenne 8,6 ans avant le diagnostic de cancer du sein qui est survenu à un âge moyen de 61,4 ans. Au global, 80,4% des cas de cancer du sein étaient ER-positifs et 68% PR-positifs et 78,6% HER-2 négatif. La population de femmes post-ménopausiques avait globalement des mesures de paramètres anthropométriques plus importants que les sujets contrôles.
Tous les facteurs anthropométriques mesurés (sauf la taille) étaient modérément à fortement corrélés avec les biomarqueurs de l’inflammation.
Toutes femmes confondues, aucun des 11 biomarqueurs n’étaient significativement associés au risque de cancer du sein.
Chez les femmes pré-ménopausées le risque de cancer du sein avait tendance à être inversement associé aux taux plasmatiques de leptine, au ratio leptine/adiponectine et au taux de CRP (respectivement Odds ratio (OR) 0,89 [0,77-1,03], 0,88 [0,76-1,01] et 0,87 [0,75-1,01]).
Chez les femmes ménopausées, une association positive significative a été observée entre les taux de leptine, le ratio leptine/adiponectine, la CRP et l’augmentation du risque de cancer du sein (respectivement OR 1,16 [1,05-1,29], 1,11 [1,01-1,23] et 1,10 [0,99,1,22].
Si les analyses ont montré une relation inverse à la limite de la significativité entre ces paramètres biologiques et le risque de cancer du sein chez les femmes pré-ménopausées, l’ajustement à l’IMC a renforcé cette association (respectivement OR 0,83 [0,68-1,00], 0,80 [0,66-0,97] et 0,85 [0,72-1,00]).
En revanche, cet ajustement a atténué la relation mise en évidence chez les femmes ménopausées (OR 1,09 [0,96-1,24], 1,02 [0,89-1,16] et 1,04 [0,92-1,16]).
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