Valeur pronostique des peptides natriurétiques et des troponines chez le diabétique de type 2

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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Aretenir

  • Selon une étude nichée de DECLARE-TIMI 58, une valeur élevée de NT-proBNP (fragment N-terminal du peptide natriurétique de type B) et de TnThs (Troponine T hypersensible) est associée au risque d’évènement cardiovasculaire majeur (MACE) chez des patients diabétiques de type 2 ayant un risque élevé d'événements athérosclérotiques.

  • La dapagliflozine est associée à une réduction du taux d'événements par rapport au placebo au sein des quartiles de patients ayant les taux de biomarqueurs les plus élevés.

Pourquoi est-ce important ?

Les études cliniques qui ont été conduites pour évaluer l’efficacité de la dapagliflozine chez les sujets diabétiques de type 2 ayant d’autres facteurs de risque cardiovasculaire ont montré que l’iSGLT2 réduit le risque de décès cardiovasculaire et d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque indépendamment des taux de NT-proBNP ou de TnThs. Cependant, ces données suggèrent aussi que ceux chez qui ces biomarqueurs sont les plus élevés tirent un bénéfice absolu supérieur du traitement que les autres. Aussi, les investigateurs de l’étude DECLARE-TIMI 58 ont voulu apprécier si ces deux paramètres biologiques pouvaient avoir une valeur prédictive quant à ce risque de complications.

Méthodologie

DECLARE-TIMI 58 (Dapagliflozin Effect on Cardiovascular Events- Thrombolysis in Myocardial Infarction 58) est une étude internationale de phase 3 qui avait recruté des patients diabétiques de type 2 sans atteinte rénale et ayant plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires (hommes de 55 ans et plus ou femmes de 60 ans et plus avec hypertension, dyslipidémie ou tabagisme ou une maladie cardiovasculaire athérosclérotique). Ils ont été randomisés entre le traitement par dapagliflozine et un placebo, avec une durée de suivi médiane de 4.2 ans.

Dans cette étude nichée, les taux de NT-proBNP et de TnThs ont été mesurés à l’inclusion. Le critère principal d’intérêt était la survenue d’un évènement majeur cardiovasculaire (MACE : infarctus, AVC ischémique, décès cardiovasculaire). Les valeurs de référence utilisées dans cette étude pour définir le taux normal de NT-proBNP était de 125 pg/mL chez les moins de 75 ans et de 450 pg/mL chez les 75 ans. Pour la TnThs, la limite de référence était établie à un seuil supérieur au 99ème percentile de 14 ng/L. L’analyse a été menée après classification des patients selon le taux de ces deux biomarqueurs en quartiles.

Principaux résultats

Au total, l’étude avait inclus 14.565 patients (62,8% d’hommes, âge moyen 63,9 ans, la durée médiane du diabète 11 ans), parmi lesquels, 41,0% avaient une maladie cardiovasculaire établie et 21,3% des antécédents d’IDM (infarctus du myocarde). À l’inclusion, le taux médian de NT-proBNP était de 75 [35- 165] pg/mL et celui de TnThs de 10,2 [6,9-15,5] ng/L.

Dans le groupe placebo, un gradient de risque a été observé entre les quartiles les plus faibles et les plus forts, avec une forte augmentation dans le quartile 4, que les patients aient plusieurs facteurs de risque ou une maladie cardiovasculaire établie : le critère MACE était ainsi vérifié chez 11,4% des patients du quartile 4 de NT-proBNP contre 3,0% du quartile 1 (p<0,001) pour les premiers, et 22,9% contre 8,5% pour les seconds (p<0,001). La même analyse menée à partir des données de TnThs conduisait à la même observation : le critère MACE était vérifié chez 10,1% des patients du quartile 4 contre 3,1% du quartile 1 (p<0,001) pour les patients ayant des facteurs de risque et chez 24,2% contre 7,2% pour ceux ayant une maladie préétablie (p<0,001).

Dans le groupe dapagliflozine, un gradient de risque existait également. Une réduction relative du risque de MACE de 17% [3-29] et de 15% [1-28] était respectivement observée dans le quartile 4 de NT-proBNP et le quartile 4 de TnThs sous dapagliflozine par rapport aux patients de quartile 4 sous placebo, soit une réduction absolue du risque de 2,4% et 2,7% à 4 ans, respectivement. En revanche, il n'y avait pas d'association significative entre les patients traités et les patients sous placebo pour les quartiles 1 à 3.

Financement

L’étude a été sponsorisée par AstraZeneca.