Vaginose bactérienne récidivante : l’espoir de la transplantation du microbiote vaginal
- Lev-Sagie A & al.
- Nat Med
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
Une première étude exploratoire parue dans Nature Medicine montre que la transplantation du microbiome vaginal prélevé chez des femmes pré-ménopausées saines a permis à 4 des 5 femmes transplantées de présenter une rémission de la vaginose bactérienne récidivante sur une durée pouvant aller jusqu’à 21 mois après la greffe, unique ou répétée selon les cas. La disparité initiale de composition de microbiote observée entre les deux groupes de femmes diminuait corrélativement à la diminution ou la disparition des symptômes, mais ceci reste à confirmer auprès d’une cohorte plus large. De nouvelles études seront d’ailleurs évidemment nécessaires pour compléter l’évaluation de cette nouvelle approche par le biais d’un essai randomisé.
L’espoir de la transplantation
Face aux risques associés à la vaginose bactérienne récidivante, et devant l’impasse thérapeutique représentée par les régimes antibiotiques au long cours, la mise au point de nouveaux traitements est nécessaire. Sur le principe de la transplantation fécale dans le traitement de l’infection à Clostridium difficile, une équipe israélienne a voulu évaluer si le même geste effectué à partir du microbiote de femmes saines pouvait apporter une rémission des signes cliniques et microbiologiques de la vaginose bactérienne chez des femmes malades.
Protocole de l’étude
Ils ont recruté cinq patientes (27-47 ans), ayant présenté au moins 4 épisodes symptomatiques au cours de l’année précédente, nécessitant une antibiothérapie au long cours, ont été recrutées. Après un traitement antibiotique intravaginal, ces femmes ont reçu une première transplantation de microbiote vaginal prélevé chez 3 donneuses saines (35-48 ans, préménopausées, sans vaginose bactérienne au cours des 5 dernières années). Elles ont ensuite bénéficié d’un suivi mensuel et recevaient une nouvelle transplantation en cas de signes cliniques (critères d’Amsel), biologiques ou microbiologiques non satisfaisants.
Une à 3 transplantations nécessaires pour une rémission durable
Au total, quatre patientes ont réussi à atteindre une rémission clinique et des paramètres biologiques satisfaisants (microbiologie, pH, odeur) après 1 à 3 transplantations : parmi elles, deux ont reçu une greffe émanant de la donneuse 1 et 2 respectivement, et ont atteint une normalisation des signes cliniques et des critères d’Anselm dès la première semaine, maintenue sur toute la durée de leur suivi (respectivement 11,5 et 5,5 mois). Une autre a reçu une transplantation de la donneuse 1 qui l’a amenée à présenter une amélioration de la plupart des paramètres d’évaluation mais non de la microbiologie. Elle a donc reçu une deuxième transplantation de la même donneuse mais a développé une récidive après 4,5 mois. Une troisième transplantation issue du microbiote de la donneuse 3 lui a permis de maintenir ensuite une rémission durant le suivi de 11 mois.
Une seule patiente n’a présenté qu’une amélioration partielle des symptômes et des paramètres biologiques. Ses résultats satisfaisants durant les 4,5 premiers mois ont en effet été compromis par un traitement antibiotique pour une pharyngite qui a nécessité une nouvelle transplantation n’aboutissant qu’à une amélioration partielle des symptômes.
À l’inclusion, de véritables différences de composition du microbiote ont été observées entre les donneuses et les femmes malades. Une modification significative était observée chez les femmes atteignant une rémission de la vaginose, avec une composition plus proche de celle des femmes saines : elles présentaient notamment une plus forte abondance du genre Lactobacillus et une diminution des Bifidobacterium et Gardnerella.
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