Vaccination contre le HPV : la France est encore loin de son objectif
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En France, le nombre de cancers annuels attribuables au papillomavirus humain (HPV) est estimé à 6.400, soit presque 2% des cancers incidents. Les plus fréquents de ces cancers sont celui du col de l’utérus chez la femme et ceux de l’anus et de la sphère ORL dans les deux sexes. L’efficacité de la vaccination est très élevée. Elle est recommandée chez les filles comme chez les garçons (depuis le 1er janvier 2021) entre 11 et 14 ans avec un schéma à deux doses et entre 15 et 19 ans selon un schéma à trois doses (rattrapage). Elle l’est également chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes jusqu’à 26 ans.
Des chercheurs ont exploité les données de l’enquête Baromètres de Santé publique France 2021 pour avoir des indications sur la couverture vaccinale des filles de 15 à 18 ans et ses déterminants en interrogeant leurs parents (enquête par téléphone). Les résultats portent sur 1.289 filles en France métropolitaine.
Parmi leurs parents, 86,9% avaient entendu parler de la vaccination contre les infections à papillomavirus ou contre les virus responsables du cancer du col de l’utérus. Mais 23,3% des pères n’en avaient jamais parlé, contre 5,4% des mères.
La couverture vaccinale des filles est estimée à 43,6%, que leurs parents connaissent la vaccination ou pas, alors que l’objectif est de 60%. C’est l’une des plus faibles d’Europe alors qu'elle est supérieure à 70% en Finlande, en Hongrie, à Malte, en Norvège, en Espagne, au Royaume-Uni ou en Suède. Pour mémoire, la dose vaccinale reste chère (autour de 100 euros, honoraires inclus). Elle est remboursée à 65%, le reste étant le plus souvent couvert par une mutuelle.
Ainsi, l’enquête montre que la couverture vaccinale est plus élevée chez les filles :
- Âgées de 18 ans (48,7%) que chez celles âgées de 15 ans (39,0%) et chez les aînées de la fratrie (46,8%) que les autres (31,8%).
- Dont les parents ont des revenus plus élevés (53,8% et 56,4% respectivement pour les 2e et 3e tertiles de revenus par unité de consommation contre ; 32,9% pour le premier tercile).
- Dont les parents ont suivi au moins 5 années d’études après le Bac (59,2 % vs 36,7% pour les parents sans diplôme ou un diplôme inférieur au Bac).
- Dont les parents ont la nationalité française de naissance (46,3% vs 24,1% si la nationalité était acquise).
Les principales raisons pour ne pas faire vacciner leur fille sont que le vaccin est réputé dangereux, qu’il n’est pas utile et que leur médecin ne le leur a pas proposé. L’absence de proposition du médecin est rapportée pour 10,1% des filles et, pour 6,1% d’entre elles, le parent rapporte que le médecin a déconseillé la vaccination contre HPV à la jeune fille.
Une des limites de ce travail est que les données sont déclaratives. Les chercheurs suggèrent de le poursuivre en interrogeant directement les jeunes filles.
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