Vaccination anti-SARS-CoV-2 : quelles sont les inquiétudes des patients souffrant de MICI ?
- Ellul P & al.
- J Crohns Colitis
- Nathalie Barrès
- Résumé d’articles
À retenir
Une enquête européenne menée en collaboration avec l’European Federation of Crohn’s & Ulcerative Colitis Association (EFCCA) a exploré l'acceptation et les effets indésirables liés à la vaccination anti-COVID chez des patients souffrant de maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI).
- Environ 80% de la population avaient déjà reçu au moins une dose de vaccin au moment des analyses,
- L’acceptation du vaccin était très élevée,
- Les principales réticences portaient sur la survenue plus fréquente d’effets indésirables du fait de leur MICI ou d’une poussée inflammatoire,
- Les effets indésirables locaux ou systémiques étaient semblables à ceux de la population générale,
- Plus de 9 patients MICI sur 10 ayant participé, recommandaient la vaccination anti-SARS-CoV-2 à d’autres patients MICI.
Pourquoi est-ce important ?
Les essais cliniques concernant les vaccins anti-SARS-CoV-2 n’ont pas inclus de patients ayant des pathologies à médiation immunitaire comme les maladies inflammatoires chroniques des intestins. Des données suggèrent que la réponse des patients MICI à certains vaccins (grippe, hépatite) est sous-optimale, notamment lorsqu’ils sont sous anti-TNF. Peu d’études se sont intéressées à la relation vaccination-poussée inflammatoire de MICI. Par ailleurs, une meilleure compréhension des inquiétudes des patients constitue une première étape pour leur apporter des éléments de réassurance.
Méthodologie
Des patients souffrant de MICI ont répondu à une enquête anonyme menée en ligne dans 36 pays européens entre juin et juillet 2021. Ils ont été invités à répondre à un questionnaire via leur médecin ou les associations nationales de patients MICI.
Principaux résultats
Au global 3.272 patients atteints de MICI ont répondu à l’enquête. La plupart (58,1%) avaient une maladie de Crohn (MC). L’âge médian de la population était de 43 ans (60,4% de femmes). Si 7,8% n’étaient pas sous traitement au moment de l’enquête, 73,1% étaient sous traitement immunosuppresseur, 7,1% sous corticoïdes (en monothérapie ou en association) et 19,1% étaient sous 5-ASA. Parmi eux, 79,6% avaient reçu au moins une dose de vaccin anti-SARS-CoV-2 et 71,7% avaient un schéma vaccinal complet (une ou deux doses selon le vaccin). Le taux de vaccination était significativement plus élevé chez les plus de 60 ans. Parmi les vaccinés, 97% la recommanderaient aux patients MICI.
Les deux tiers des répondeurs n’étaient pas inquiets, réticents ou hésitants concernant la vaccination anti-SARS-CoV-2. Pour les autres, la principale inquiétude était la survenue d’effets indésirables plus importants du fait de leur MICI (pour 24,6% d’entre eux), la survenue d’une poussée de MICI après la vaccination (21,1%) ou une moindre efficacité du vaccin du fait de leur immunosuppression (17,6%). Les femmes, les sujets de plus de 60 ans, ainsi que ceux qui habitaient dans un pays d’Europe centrale étaient plus susceptibles de faire partie des hésitants à la vaccination. Les gastro-entérologues étaient la source principale d’information pour 40,5% d’entre eux, les réseaux sociaux pour 26%, et leur médecin généraliste pour 18,2%. Concernant les effets indésirables, sur l’ensemble des personnes ayant répondu à l’enquête, 72,4% ont eu des symptômes locaux et 51,4% des symptômes systémiques (5 cas de thrombose non spécifiée). Les effets indésirables étaient moins fréquents après une seconde dose de vaccin ainsi que chez les sujets les plus âgés.
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