Vaccination anti-HPV : quel rapport bénéfice-risque chez les garçons ?
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
Initialement réservée aux filles, la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) est remboursée par l’assurance maladie pour les garçons depuis le 1er janvier 2021. Cette vaccination est considérée comme sûre mais en 2017, une analyse des données françaises de remboursement et de sortie d’hôpital aurait montré une association entre cette vaccination et le syndrome de Guillain-Barré. Cependant, il est important de noter que le Comité consultatif mondial pour la sécurité des vaccins de l’OMS (GACVS) n’a pas trouvé de nouvelles études confortant les résultats de cette analyse française. Notamment, des études britanniques et américaines de grande ampleur (10,4 millions de doses, 60 millions de doses et plus de 2,7 millions de doses) n’ont mis en évidence aucune association entre le vaccin anti-HPV et le syndrome de Guillain-Barré.
Une étude française récemment publiée a cherché à estimer les bénéfices de cette vaccination et le risque hypothétique de syndrome de Guillain-Barré, en utilisant une méthode de simulation de Monte-Carlo et en supposant que la population française des garçons de 11 à 14 ans, des hommes adultes et des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) est stable.
Des bénéfices directs pour les hommes
Les résultats de cette étude ont estimé qu’avec une couverture vaccinale de 30%, un nombre annuel de 9.310 [7.050-11.200] premiers épisodes de condylomes ano-génitaux serait évités chez les 8,72 millions d’hommes âgés de 15-35 ans. De plus, entre 15,1 [11,7-17,7] et 19,2 [15,0-22,6] cas de cancer anal pourraient être évités chaque année parmi les 17,4 millions d’hommes âgés de 25-65 ans. Chez les HSH, les chiffres correspondants sont 1.907 [1.944–2.291] pour les condylomes ano-génitaux et entre 2,0 [0,23-4,5] et 2,6 [0,29-5,7] pour les cancers anaux.
Un rapport bénéfice-risque en faveur de la vaccination
Cette étude a estimé qu’environ 418.000 garçons étaient éligibles à la vaccination anti-HPV chaque année. Cela signifie qu’environ 225.000 doses de vaccin seraient nécessaires chaque année pour atteindre une couverture vaccinale de 30%, avec 80% de vaccination complète à 2 doses. Cette étude estime alors que moins de 1 cas par an de syndrome de Guillain-Barré (0,82 [0,15-2,3]) pourrait potentiellement être observé après vaccination parmi les garçons de 11-14 ans. Ainsi, les auteurs de cette étude concluent qu’un programme à long terme de vaccination anti-HPV chez les garçons en France permettrait d’éviter plus de cancers, dans la population générale et chez les HSH. Ils estiment que pour chaque cas de Guillain-Barré potentiellement en lien avec la vaccination, entre 18,1 et 234 cas de cancer anal pourraient être évités. Des bénéfices supplémentaires pourraient émerger avec la protection de cette vaccination contre d’autres cancers, comme les cancers oro-laryngés, oro-pharyngés et du pénis.
La vaccination anti-HPV semble donc apporter plus de bénéfices individuels que de risques, pas uniquement chez les filles mais également chez les garçons, d’autant plus que le risque de syndrome de Guillain-Barré reste une hypothèse qui n’est pas confirmée.
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