Vaccination anti-HPV : les résultats du programme national écossais

  • Palmer T & al.
  • BMJ

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
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À retenir

Cette étude, menée au sein de la population écossaise, montre que la vaccination de masse par le vaccin bivalent ciblant le Papillomavirus humain, a permis d’obtenir une réduction drastique du nombre de lésions cervicales précancéreuses de tous grades chez les jeunes filles vaccinées entre 12 et 13 ans et évaluées à l’âge de 20 ans, avec une efficacité vaccinale d’au moins 80%. Les femmes non vaccinées nées la même année ont également bénéficié d’une immunité collective de plus de 60% et jusqu’à 100% pour les neoplasies cervicales de haut grade.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?

Malgré son introduction dans le calendrier vaccinal français depuis 2007, le taux de couverture vaccinale contre les infections à Papilloma virus (HPV) reste l’un des plus bas en Europe. Moins de 20% de la population cible est vaccinée, alors que le plan cancer 2014-2019 fixait un objectif de 60%. Qu’en est-il chez nos voisins européens ? Une étude parue dans BMJ fait état de l’impact de la vaccination de masse par le vaccin bivalent pratiquée en Écosse, sur la prévalence des lésions cervicales précancéreuses et cancéreuses. 

Méthodologie

Cette étude rétrospective entre dans le cadre du programme national de vaccination contre le HPV réalisée dans le cadre scolaire en Écosse entre 2008 et 2012. Elle a inclus près de 138.700 jeunes femmes écossaises nées entre janvier 1988 et juin 1996 et vaccinées à l’âge de 12 ou 13 ans, qui ont ensuite été invitées à bénéficier d’un frottis de dépistage à l’âge de 20 ans. Un programme de rattrapage complet était prévu. Leurs résultats cytologiques et histologiques ont été comparés à ceux de femmes non vaccinées nées en 1988.

Résultats 

  • Parmi les femmes nées en 1995-96, la vaccination a permis de réduire de 89% [81% à 94%] la prévalence des néoplasies cervicales intra-épithéliales (CIN) de haut grade ≥3 par rapport aux femmes non vaccinées nées en 1988. La différence était plus marquée pour les femmes qui avaient reçu les 3 doses du schéma vaccinal. Une réduction des CIN ≥2 de 88% [83%-92%] et des CIN ≥1 de 79% [69%-86%] a également été observée.
  • Pour celles qui avaient bénéficié du schéma complet, l’efficacité vaccinale était plus forte chez les femmes qui avaient reçu leur première dose à 12 ou 13 ans : réduction du risque de 78% de pour les CIN1, 89% pour les CIN2 et 86% pour les CIN≥3, toujours par rapport au femmes non vaccinées. Cette protection était moindre chez celles qui avaient reçu leur première dose à 17 ans chez qui ces chiffres n’étaient que de 41%, 56% et 45% respectivement.
  • Par ailleurs, une protection collective a été observée chez les femmes non vaccinées de la même tranche d’âge (cohorte de 1995-96), avec des réductions de risque de 63% pour les CIN1, 67% pour les CIN2 et 100% pour les CIN3, par comparaison à la cohorte des femmes nées en 1988-90 non vaccinées.

Limitations

L’étude était limitée aux femmes ayant bénéficié d’un frottis de dépistage à l’âge de 20 ans et la moitié seulement de celles qui avaient reçu un schéma vaccinal complet ont été dépistées, ce qui a pu conduire à une surestimation de l’efficacité vaccinale.

Financement

Cette étude a été menée dans le cadre du suivi du programme de vaccination national écossais contre le Papillomavirus et n’a reçu aucun fond de l’industrie pharmaceutique.