Vaccin MVA-BN : une efficacité de 99% contre le monkeypox ?

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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L’étude française ANRS DOXYVAC, initiée en 2021, a pour objectif d’évaluer l’efficacité de certaines interventions thérapeutiques pour prévenir les infections sexuellement transmissibles (IST) chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH).

Lors de l’apparition des premiers cas de mpox (variole du singe) en France, le cadre de cette étude a été élargi afin d’évaluer l’efficacité du vaccin Modified Vaccinia Ankara (MVA-BN ou Imvanex®) contre ce virus.

Un haut niveau de protection

Depuis son lancement, l'essai ANRS DOXYVAC a inclus 502 volontaires HSH, vivant en région parisienne, utilisant la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour prévenir une infection par le VIH et étant très exposés au risque d’IST (au moins une IST au cours de l’année précédant l’inclusion).

Parmi ces 502 participants, les chercheurs ont analysé les informations de 472 personnes ayant des données disponibles avant et après le 8 mai 2022, soit avant et après la période épidémique de mpox. Ces participants avaient déclaré avoir une médiane de dix partenaires dans les trois mois précédents et 20% avaient reçu un vaccin antivariolique durant l’enfance.

Les caractéristiques des 77 volontaires ayant contracté le virus mpox ont été comparées à celles des volontaires « contrôles » n’ayant pas eu le virus. Il a ainsi été constaté que les cas de mpox touchaient des personnes plus jeunes (37 ans contre 40 ans), qui avaient eu plus de partenaires sexuels dans les trois mois précédents (7 contre 5) et qui avaient été moins vaccinés contre la variole pendant l’enfance (4% contre 23%).

L’incidence de l’infection par le virus mpox a été de 67,4 pour 1.000 personnes-mois entre le 9 mai et le 10 juillet 2022. Elle est ensuite passée à 24,4 pour 1.000 personnes-mois entre le 11 juillet (date à partir de laquelle il était possible de se faire vacciner) et le 20 septembre. Les chercheurs ont constaté que la seule vaccination contre le virus mpox en 2022 était associée à une réduction du risque de développer la maladie avec une efficacité de 99%.

On peut se réjouir de ce haut niveau de protection apportée par le vaccin mais comme le déplore Vincent Leclercq, directeur général de Coalition PLUS « l'accès aux vaccins et aux médicaments est trop souvent restreint aux pays les plus riches. L'épidémie de mpox nous l'a montrée : seuls les pays du Nord ont pu mettre en place des campagnes de vaccination ».

Auparavant, ANRS DOXYVAC avait déjà permis de démontrer l’efficacité d’un vaccin contre le méningocoque B (Bexsero®) dans la réduction du risque d’infection par le gonocoque et celle de l’antibiotique doxycycline comme traitement préventif contre les infections sexuellement transmissibles, lorsqu’il est pris dans les 72 h suivant un rapport sexuel (voir article Univadis : « Associer le vaccin Bexsero® et une prophylaxie antibiotique post-exposition pour réduire la transmission des IST ? »).