Vaccin contre l’asthme allergique : de premiers résultats prometteurs !
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
Un vaccin contre l’asthme allergique est en cours de développement par des chercheurs français et les derniers résultats qui viennent d’être publiés sont très encourageants.
Que contient ce vaccin ?
Ce vaccin, appelé Kinoïde®, combine les cytokines recombinantes IL-4 et IL-13 avec une protéine porteuse appelée CRM197 qui correspond à la forme mutée non pathogène de la toxine diphtérique, utilisée dans de nombreux vaccins conjugués. Cette protéine est très immunogène : le système immunitaire se met à produire des anticorps dirigés contre cette protéine, mais également contre les cytokines IL-4 et IL-13 qui jouent un rôle clé dans le déclenchement de l’asthme allergique.
Quels sont les résultats ?
Ce vaccin a été testé sur un modèle d’asthme allergique aux acariens chez des souris « humanisées », dont les gènes codant pour IL-4 et IL-13 murines ont été remplacés par les gènes humains respectifs. Il a alors été montré que cette vaccination :
- Induit une réponse anticorps importante, capable de neutraliser les cytokines IL-4 et IL-13 humaines, sans diminution de l’efficacité du vaccin pendant la durée de l’étude (jusqu’à plus de trois mois) ;
- Entraîne une diminution des taux d’IgE et de l’éosinophilie ;
- Permet d’améliorer les symptômes de l’asthme avec une réduction de la production de mucus et de l’hyperréactivité bronchique.
Cette étude apporte une preuve de concept et ouvre la voie à l’organisation d’essais cliniques.
Pourquoi est-ce important ?
L’asthme touche environ 4 millions de personnes en France et est d’origine allergique dans la moitié des cas. Actuellement, les corticoïdes inhalés sont les médicaments de référence pour contrôler l’asthme, mais ils ne suffisent pas toujours en cas d’asthme allergique sévère. Il faut alors avoir recours à des biothérapies : des anticorps monoclonaux ciblant les IgE ou les voies IL-4 et IL-13. Or, « ces médicaments sont très onéreux et contraignent les patients à effectuer des injections pendant des années, voire tout au long de leur vie ». Le développement d’un vaccin permettrait d’ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients atteints d’asthme allergique sévère, mais pas uniquement. En effet, l’IL-4 et l’IL-13 sont impliquées dans de nombreuses autres pathologies allergiques, dont la dermatite atopique et l’allergie alimentaire.
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