Une rentrée enfiévrée pour les syndicats de médecins
- Jean-Bernard Gervais
- Actualités Médicales
Nommé le 20 juillet dernier, Aurélien Rousseau 1, qui a pris ses congés comme tous les ministres entre le 2 et le 23 août, est de retour avenue Duquesnes, au ministère de la Santé. Depuis sa prise de fonction, il n'a pas encore eu le temps de recevoir les syndicats de médecins, qui piaffent d'impatience d'être écoutés, en vue de la préparation de la rentrée 2023. Le syndicat hospitalier Jeunes médecins, d'ailleurs, perd patience 2. « Cela fait un mois que le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention a pris ses fonctions, et malgré un courriel et un appel à son cabinet, une interpellation sur X (Twitter) et un préavis de grève, rien n’y fait : il n’a pas encore trouvé utile, nécessaire, important (ou juste poli) de prendre contact à son tour », écrit le syndicat, furibard, dans un communiqué. Plus policé, le syndicat de médecins libéraux Union française pour une médecine libre (UFMLS) a prodigué ses conseils au nouveau ministre dans un tweet 3, avant de lui annoncer ses revendications : « Monsieur le ministre, il va vous falloir tourner le dos au logiciel habituel de ce Ministère marqué par la trop grande prééminence de l’administration, une administration qui étouffe en quelques semaines les ministres les uns après les autres… Monsieur le ministre nous attendons que tout soit mis en œuvre pour nous permettre de développer la médecine libérale, pour ce qu’elle est et non comme ce que celles et ceux qui ne pratiquent pas, voudraient qu’elle soit. »
Mouvement de grève le 13 octobre
L'UFMLS annonce par ailleurs un mouvement de grève des médecins libéraux le 13 octobre, pour protester contre l'adoption de la loi Valletoux, « dangereuse pour l'exercice libéral ». L'UFMLS n'est pas le seul syndicat à appeler à la grève : l'association médecins pour demain 4, qui avait déclenché plusieurs grèves de cabinets de médecins libéraux à compter de décembre 2022, appelle également à la fermeture des cabinets à partir du 13 octobre.
Formation médicale
C'est sur le versant de la formation médicale que le syndicat des médecins libéraux (SML) 5 avance ses doléances. Avalisant une tribune du collectif Pas/las qui constate que chaque année, des milliers d'étudiants abandonnent leurs études du fait de la réforme du premier cycle des études médicales, le SML demande « au ministre de la Santé et au ministre de l’Enseignement supérieur de revoir entièrement ces études de santé et le processus de sélection qui a pour effet de faire fuir des étudiants brillants ».
Praticiens hospitaliers
Côté hospitalier, après un été catastrophique dans les hôpitaux, les syndicats attendent avec impatience la reprise des négociations statutaires, stoppées depuis le 12 mai dernier. D'ores et déjà, Aurélien Rousseau a fait un pas dans leur direction, en annonçant que la revalorisation de 50% des gardes la nuit et le week-end serait pérennisée 6. Il n'empêche : l'intersyndicale Action praticien hôpital (APH), principale force syndicale chez les praticiens hospitaliers, a demandé audience auprès du ministre pour lui exposer ses autres revendications : « La reprise des quatre années d’ancienneté malencontreusement "effacées" par le Ségur de la santé est pour nous le sujet numéro un. [...] La permanence des soins est le deuxième sujet majeur. Les praticiens hospitaliers sont en attente d’une revalorisation notable et pérenne de celle-ci. [...] La gouvernance de l’hôpital public est le troisième sujet. Les professionnels de terrain attendent une véritable évolution ainsi qu’une modernisation des pratiques managériales actuelles dont l’archaïsme et l’obsolescence ne sont malheureusement plus à démontrer. » La rentrée médicale risque donc d'être enfiévrée...
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé