Une polypilule pertinente en prévention secondaire post-infarctus

  • Castellano JM & al.
  • N Engl J Med

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Selon une large étude randomisée européenne (SECURE), une polypilule associant aspirine (100mg), ramipril (2,5, 5 ou 10 mg) et atorvastatine (20 ou 40 mg) permet de réduire la fréquence des événements cardiovasculaires majeurs parmi une population âgée ayant eu un infarctus du myocarde (IDM) au cours des six derniers mois (plus de 75 ans ou plus de 65 ans avec un facteur de risque supplémentaire).

  • Selon les auteurs, ces résultats sont transposables à ce qui peut être attendu en population générale, car les analyses montrent des résultats comparables lorsqu’elles sont conduites selon l’âge, le sexe, l’existence d’une comorbidité (diabète, maladie rénale chronique…) ou le pays d’appartenance.

Pourquoi est-ce important ?

Les polypilules, ou associations fixes, simplifient le traitement et peuent favoriser une meilleure observance. D’autres études ont déjà montré le bénéfice d’associations fixes en prévention primaire. Leur utilité en prévention secondaire doit être confortée.

Méthodologie

Cette étude clinique de phase 3, randomisée et contrôlée, a été conduite dans 113 centres européens (Espagne, Italie, France, Allemagne, Pologne, République tchèque, Hongrie). Les patients recrutés devaient avoir eu un infarctus du myocarde dans les 6 mois précédant l’inclusion et devaient être âgés de plus de 75 ans ou d’au moins 65 ans avec un facteur de risque supplémentaire (diabète, insuffisance rénale, antécédent d’IDM, de revascularisation coronaire ou d'accident vasculaire cérébral). Ils ont été randomisés entre la polypilule et le traitement conventionnel. Un suivi médical a été assuré jusqu’à 24 mois et le suivi téléphonique jusqu’à 48 mois. L’adhésion du patient au traitement et la survenue d’évènements cardio ou cérébrovasculaires majeurs ont été évaluées.

Principaux résultats

Au total, 2.499 patients ont été randomisés (âge moyen 76,0 ans, 31,0% de femmes, 77,9% hypertendus, 57,4% diabétiques, 51,3% d’antécédents tabagiques). La pression artérielle systolique (PAS) moyenne était de 129,1mmHg et le taux moyen de LDL-c de 89,2mg/dL.

À l’issue d’une durée médiane de suivi de 36 mois, un événement majeur est survenu chez 9, % et chez 12,7% des groupes polypilule et soins habituels respectivement, soit un hazard ratio favorable à l’association fixe (0,76 [0,60 -0,96], p=0,02). La survenue du décès toutes causes ou d’un évènement indésirable (hémorragie, défaillance rénale, allergie au traitement, arrêt du traitement) a concerné 8,2% de ceux sous polypilule et 11,7% de ceux sous soins habituels (HR0,70 [0,54 -0,90], p=0,005).

La fréquence et la nature des événements indésirables étaient similaires entre les groupes.