Une plus fine compréhension des liens entre diabète gestationnel et incontinence urinaire post-partum
- Caroline Guignot
- Actualités Médicales
À retenir
- Selon une étude brésilienne menée auprès de femmes enceintes ayant eu une césarienne programmée, seules les femmes non caucasiennes, celles ayant eu une chirurgie bariatrique et celles qui étaient en surpoids ou obèses avant la grossesse avait un risque d’incontinence urinaire entre 6 et 18 mois après la naissance.
- Le fait d’avoir eu un diabète gestationnel précoce (avant la 20e semaine d’aménorrhée) était un facteur de risque indépendant d’incontinence urinaire uniquement chez les femmes qui avaient un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25kg/m².
Pourquoi est-ce important ?
Le diabète gestationnel a été identifié comme un facteur de risque d’incontinence urinaire post-partum. Cependant, il n’est pas vraiment établi si la précocité de sa survenue et de son diagnostic au cours de la grossesse influence le risque d’incontinence. Cette étude permet de mieux décrypter les liens chronologiques entre les différents paramètres potentiellement influents afin d’améliorer la prévention de l’incontinence urinaire.
Méthodologie
Cette étude cas-témoins imbriquée a été menée à partir de l’étude prospective brésilienne Diamater, menée entre 2016 et 2022 qui avait inclus toutes les femmes enceintes ayant reçu des soins prénataux dans les établissements participants, qui avaient réalisé un dépistage du diabète gestationnel et qui avaient subi une césarienne planifiée. Les femmes ont été catégorisées dans trois groupes : diabète gestationnel précoce (glycémie à jeun, ou GAJ, entre 92 et 125 mg/dl avant la 20e semaine d’aménorrhée SA), diabète gestationnel tardif (GAJ normale à la 20e semaine, test d’hyperglycémie provoquée par voie orale ou HGPO anormal entre la 24 et la 28e semaine) et groupe contrôle (GAJ et HGPO normales). Elles ont été interrogées sur l’existence d’une incontinence urinaire à 6 et à 18 mois après l’accouchement.
Principaux résultats
Les données de 517 participantes (moyenne d’âge 29 ans) ont pu être analysées : parmi elles, 30,37% des femmes souffraient d’incontinence urinaire dont 30,57% avaient un diabète gestationnel, contre 21,11% dans le groupe de celles qui n’avaient pas d’incontinence urinaire.
Selon l’analyse multivariée, l’origine, le fait d’avoir eu une chirurgie bariatrique antérieure, un IMC élevé avant et à l’issue de la grossesse, ainsi qu’un âge gestationnel élevé constituaient des facteurs de risque d’incontinence urinaire. Une analyse temporelle de ces variables a permis d’établir qu’une fois l’origine ethnique prise en considération, seule l'IMC avant la grossesse restait un facteur de risque modeste d’incontinence 6 à 18 mois après l'accouchement (RR ajusté 1,04 [1,01-1,07]).
Après stratification des patientes selon leur IMC (IMC≤25 ou >25 kg/m²), l’analyse multivariée a confirmé que le surrisque ne concernait que les femmes en surpoids au moment de la grossesse. Une analyse temporelle a cette fois permis d’établir qu’une fois la catégorie d’IMC prise en considération, le diabète gestationnel précoce était le seul à être associé au risque d’incontinence.
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