Une piste intéressante de traitement pour le Syndrome de Gougerot-Sjögren
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Pour la première fois une étude suggère que l’association léflunomide-hydroxychloroquine pourrait avoir une efficacité significativement supérieure au placebo chez les patients souffrant de Syndrome de Gougerot-Sjögren modéré à sévère. L’amélioration était significative à 24 semaines à la fois sur le score d’activité de la maladie, la fatigue, les douleurs et la sécheresse. Les auteurs évoquent l’intérêt de l’association – par rapport à la monothérapie avec l’un ou l’autre des traitements - sur l’hyperactivité des lymphocytes B (visible par la réduction des IgG) à 24 semaines de traitement. Ces résultats issus d’une étude de phase 2a de petite envergure méritent cependant d’être confirmés.
Protocole de l’étude
Cette étude de phase 2a, randomisée, menée en double aveugle et contrôlée versus placebo a inclus des patients âgés de 18 à 75 ans souffrant de syndrome de Gougerot-Sjögren et ayant un score ESSDAI (Sjögren’s syndrome disease activity index) ≥5, ainsi qu’un focus score (agrégat lymphocytaire >50 cellules) ≥1 pour 4 mm2 sur biopsie des glandes salivaires accessoires. Les patients ont été randomisés pour recevoir du léflunomide 20 mg et de l’hydroxychloroquine 400 mg par jour ou un placebo durant 24 semaines. En plus de la variation du score ESSDAI (critère principal d’évaluation), un score complémentaire était calculé évaluant les symptômes de la maladie, l’EULAR Sjögren’s Syndrome Patient reported Index(ESSPRI) incluant la sécheresse (oculaire, buccale…), les douleurs des membres et la fatigue.
Principaux résultats
Au global, 37 patients ont été dépistés et 29 inclus dans l’étude (21 dans le groupe traitement actif et 8 dans le groupe placebo).
Un patient du groupe placebo a été exclu pour cause de traitement par prednisone haute dose pour polymyalgie. Les caractéristiques des patients dans les deux groupes étaient semblables sauf en ce qui concerne les taux d’IgG qui étaient globalement plus élevés chez les sujets sous traitements actifs (19,4 vs 13,8 g/L).
À 24 semaines, le score ESSDAI ajusté aux valeurs basales était significativement plus faible de 4,35 points dans le groupe leflunomide-hydroxycholoroquine par rapport au groupe placebo. Cette différence était significative dès la 16e semaine. La différence sur le score ESSPRI était également significative entre les deux groupes à la 16e et 24e semaines, en faveur du groupe traité par l’association.
À 24 semaines, les taux d’IgG étaient fortement diminués dans le groupe traitement actif alors qu’ils étaient augmentés dans le groupe placebo : -5,7 g/L (-29,4%) versus +0,7 g/L (+5,1%).
Les effets indésirables mentionnés étaient mineurs. Les plus fréquents étaient un inconfort gastro-intestinal (52% dans le groupe traitement actif et 25% dans le groupe placebo), ainsi qu’une augmentation transitoire des taux de transaminases - alanine aminotransférase (48% et 13%) et des épisodes de malaises généraux et des frissons (43% vs 13%). Aucun cas d’induction de lupus cutané – survenant à raison de 33% des patients sous leflunomide seul – n’a été constaté.
Principales limitations
Faible taille de l’échantillon et étude de courte durée.
Financements
Étude financée par ZonMw
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