Une nouvelle méta-analyse réactualise les données sur la sécurité cardiovasculaire des macrolides
- Gorelik E & al.
- Antimicrob Agents Chemother
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
Selon une nouvelle méta-analyse, la classe des macrolides ne semble pas associée à une augmentation du risque d’arythmie et de mortalité cardiovasculaire. Une association modeste, mais significative, semble malgré tout lier cette famille d’antibiotiques et le risque d’infarctus du myocarde (IDM, OR : 1,15). La méta-analyse en réseau a également permis de décrire que l’érythromycine et la clarithromycine seraient les molécules les plus fortement associées à ce risque. L’absence d’effet de classe et le risque associé à quelques molécules particulières, pourraient s’expliquer par leurs spécificités pharmacocinétiques et pharmacodynamiques.
Pourquoi est-ce important ?
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Après des méta-analyses contradictoires, suivies d’études additionnelles, l’association entre un traitement par macrolides et certains risques cardiovasculaires (arythmie, risque de décès, infarctus du myocarde…) est suspectée. Une nouvelle analyse de la littérature incluant les données les plus récentes était donc utile.
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Les auteurs proposent plusieurs explications pouvant être à l’origine des contradictions entre les différentes études : des facteurs de confusion potentiels peuvent avoir échapper à l’analyse. La durée du suivi des études considérées était variable, et était en moyenne plus longue concernant le risque d’IDM.
Principaux résultats
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La méta-analyse a inclus 33 études, dont 13 études cliniques randomisées.
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L’utilisation de macrolides à court terme n'était pas associée à un risque accru d'arythmie statistiquement significatif (OR : 1,20 [0,91-1,57]), avec une forte hétérogénéité entre les études (8 études, dont 1 essai clinique et 5 études de cohortes).
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Le risque de mortalité cardiovasculaire à 30 jours n’était pas non plus statistiquement accru chez les sujets traités par macrolides (OR : 1,22 [0,94-1,59]), avec une forte hétérogénéité (9 études, dont 1 essai clinique et 6 études de cohortes).
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Le risque d'IDM à 6 mois était augmenté de 15% sous traitement par macrolides (OR: 1,15 [1,01-1,30]) avec une forte hétérogénéité (20 études, dont 13 essais cliniques et 7 études de cohortes). Selon une méta-analyse en réseau, l’érythromycine et la clarithromycine étaient les molécules les plus à risque : comparativement à l’azithromycine, l’odds ratio était respectivement de 1,58 [1,18-2,11] et 1,41 [1,11-1,81] pour les deux molécules, ainsi que de 1,62 [1,27-2,1] et 1,45 [1,20-1,74] respectivement lorsqu’on les comparait à l’absence de macrolides.
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L’analyse en sous-groupe ayant réduit l’analyse aux seuls études cliniques randomisées n’a pas montré d’association entre macrolides et risque accru d'IDM (OR : 0,95 [0,82-1,09], faible hétérogénéité), alors qu’elle existait pour les seules études d'observation (OR : 1,31 [1,14-1,52], forte hétérogénéité).
Méthodologie
La revue de littérature et la méta-analyse ont été conduites à partir des études publiées sur le sujet jusqu’en février 2018.
Limitations
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Limitations inhérentes aux méta-analyses.
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L’existence de facteurs potentiels de confusion, comme les motifs de prescription des macrolides, ont pu persister.
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