Une nouvelle méthode pour prédire la toxicité auto-immune d’un traitement par inhibiteurs de checkpoints immunitaires
- Miriam Davis
- Résumé d’article
À retenir
- Les signatures immunitaires dans le sang qui sont présentes peu après l’instauration d’un traitement par inhibiteur de point de contrôle immunitaire (immune checkpoint inhibitor, ICI) permettent de prédire quels patients atteints d’un cancer vont développer une toxicité auto-immune.
- Les signatures consistent en des sous-ensembles de cellules T après expansion qui expriment Ki-67, un marqueur bien connu de la prolifération cellulaire, et en des augmentations de plusieurs protéines impliquées dans la voie de signalisation de l’interféron-gamma (notamment CXCL9, CXCL10 et CXCL11).
Pourquoi est-ce important ?
- Il n’existe actuellement aucun moyen de prédire quels patients atteints d’un cancer traités par ICI vont développer une toxicité auto-immune, laquelle peut engager le pronostic vital.
- Il s’agit des premières données probantes indiquant la présence de biomarqueurs permettant de prédire la toxicité auto-immune des ICI.
- La toxicité auto-immune, susceptible de survenir dans n’importe quel organe de l’organisme, peut concerner jusqu’à 70 % des patients traités par ICI. Elle peut en outre survenir à n’importe quel moment du traitement ou même quelques mois après l’arrêt du traitement par ICI.
- Les signatures immunitaires nouvellement identifiées pourraient permettre une surveillance plus efficace et une intervention en temps opportun avec des stratégies de prise en charge efficaces et susceptibles de sauver des vies.
Méthodologie
- Une étude de cohorte prospective a porté sur 144 patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) ou d’un mélanome dans 4 centres en Suisse entre 2016 et 2021.
- Les patients ont reçu les traitements par ICI suivants : nivolumab, pembrolizumab, ipilimumab, atézolizumab ou une association de nivolumab et d’ipilimumab.
- Plus de 300 échantillons de cellules mononucléées du sang périphérique ont été soumis à une stimulation cellulaire et à une cytométrie de flux, et 500 échantillons de sérum ont été analysés par protéomique à haut débit.
- L’analyse a été réalisée à 4 moments différents :
- avant le début du traitement par ICI ;
- 1 à 2 semaines après l’instauration du traitement par ICI ;
- 1 mois avant l’apparition d’un premier événement indésirable lié au système immunitaire (EIsi) ;
- au moment de l’apparition du premier EIsi.
- Financement : Conseil européen de la recherche ; Fondation nationale suisse des sciences ; autres.
Principaux résultats
- La durée de suivi médiane était de 618 jours.
- L’expansion précoce des cellules T régulatrices exprimant Ki-67 a été associée à des EIsi survenant plus tard au cours du traitement.
- Une augmentation précoce de l’expression des protéines qui participent à la voie de signalisation de l’interféron-gamma (y compris CXCL9, CXCL10, CXCL11 et interféron-gamma) a précédé la survenue des EIsi plus tard au cours du traitement.
- Les patients présentant les deux ensembles de biomarqueurs (cellules T exprimant Ki-67 et protéines de la voie de signalisation de l’interféron-gamma) avaient un risque plus élevé d’apparition précoce d’EIsi, tant chez les patients atteints d’un CBNPC que chez ceux atteints d’un mélanome.
Limites
- Il s’agit d’un protocole observationnel.
- Hétérogénéité de la cohorte (différents traitements par ICI, monothérapies par ICI, traitements d’association par ICI et différents EIsi induits par ICI).
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