Une nouvelle approche originale, robuste et pertinente de la médecine !
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une équipe de chercheurs français, britanniques et norvégiens a développé et validé une méthode de stratification exploitant l’hétérogénéité des symptômes décrits par les patients, les différences physiopathologiques et la réponse thérapeutique. Ils ont tout d’abord stratifié en quatre sous-groupes des patients souffrant du syndrome de Gougerot-Sjögren primaire sur la base des symptômes décrits le plus fréquemment par les patients. Puis, en évaluant un certain nombre de marqueurs sériques il s’est avéré qu’il existait plusieurs sous types distincts de sujets et que ceux-ci répondaient différemment à un traitement immunomodulateur par hydroxychloroquine et par rituximab. Ces données auront des implications importantes à la fois dans la gestion des études cliniques, le développement de traitements et la prise en charge médicale de ces patients. Et, cette méthodologie par stratification des patients pourrait être appliquée à bien d’autres pathologies chroniques à médiation immunitaire.
Protocole de l’étude
Des sous-groupes de patients (n=608) issus du registre britannique du syndrome de Gougerot Sjögren primaire ont été réalisés à partir des symptômes associés à cette pathologie, à savoir la douleur, la fatigue, la sécheresse, l’anxiété et la dépression. Puis, les différences cliniques, biologiques et de transcription moléculaire (expression des gènes) de chaque sous-groupe ont été évaluées. Cette stratification a été validée à travers 2 cohortes indépendantes (n=396) en Norvège et en France. Enfin, les données de patients issues de deux études cliniques de phase 3 (l’essai JOQUER, n=107 et TRACTISS, n=114) ont été stratifiées selon le même protocole afin d’évaluer la différence de réponse des individus à un traitement par hydroxychloroquine et par rituximab.
Principaux résultats
À partir d’une cohorte d’individus issus d’un registre britannique de patients souffrant du syndrome de Sjögren primaire, 4 sous-groupes ont été identifiés : « patients à faible symptomatologie », « patients à forte symptomatologie », « patients ayant une sécheresse et une fatigue prédominantes » et enfin « patients ayant une fatigue prédominante seule ». Des différences significatives de certains marqueurs biologiques (nombre de lymphocytes, présence d’anticorps anti-SSA et anti-SSB, d’IgG, chaînes légères libre kappa, microglobuline béta-2, concentration en CXCL13) ont été mises en évidence au niveau des 4 sous-groupes de patients. Par exemple le sous-groupe « avec fatigue et sécheresse prédominantes » avait les plus forts taux de lymphocytes.
Ces différences ont été associées à des variations dans l’expression des gènes. Les chercheurs ont ensuite pu confirmer ces résultats lors de la reproduction des analyses sur les deux cohortes indépendantes. Enfin, la stratification des patients des deux essais cliniques de phase 3 a suggéré une meilleure efficacité par rapport au placebo de l’hydroxychloroquine dans le sous-groupe de patients « à forte symptomatologie » et du rituximab dans le sous-groupe de patients « avec sécheresse dominante seule ».
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