Une mobilisation plus importante est requise pour une planète en meilleure santé
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Une série d’articles publiés dans la revue The Lancet analyse certains des défis à relever dans le cadre d’une approche plus globale intitulée « One Health ».
Selon un éditorial publié dans la revue The Lancet, dans le cadre d’une série sur l’adoption de l’approche « One Health » (Une seule santé ), un plus grand nombre d’organisations de santé environnementale devraient s’impliquer dans la résolution des problèmes liés à la propagation des maladies.
Le concept One Health, qui a commencé à évoluer vers sa forme actuelle au début des années 2000, décrit une collaboration interdisciplinaire et transdisciplinaire en matière de santé à l’interface entre les humains, les animaux et l’environnement. L’objectif de cette collaboration est d’obtenir des bénéfices qui ne pourraient être obtenus si chaque secteur travaillait seul. L’importance du concept s’est accrue à la suite de la pandémie de COVID-19 et de la flambée d’Ebola en Afrique. Toutefois, son périmètre s’étend au-delà des infections émergentes et des nouveaux agents pathogènes, afin de constituer une base visant à comprendre et à traiter les menaces les plus existentielles pour les sociétés, notamment la résistance aux antimicrobiens, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et le changement climatique.
Les auteurs du second article affirment qu’il est nécessaire d’améliorer le caractère opérationnel de l’approche One Health en renforçant les mécanismes de coordination multisectorielle aux niveaux national, régional et mondial. À la suite de l’épisode de pandémie, les investissements dans les collaborations One Health devraient augmenter ; il est donc essentiel de surveiller le développement des réseaux « Une seule santé » (One Health Networks) pour éviter la duplication ou l’incohérence des investissements.
Selon l’éditorial de la revue The Lancet sur la série : « La réalité est que l’approche One Health sera mise en œuvre dans les pays, non pas par le biais d’accords entre des organisations multilatérales, mais en adoptant une approche fondamentalement différente du monde naturel, une approche dans laquelle nous nous préoccupons autant du bien-être des animaux non humains et de l’environnement que de celui des humains. Dans son sens le plus authentique, One Health est un appel à l’équité écologique, et pas seulement sanitaire. »
Les auteurs du document de la série intitulé Gouvernance mondiale et régionale de l’approche One Health et implications pour la sécurité sanitaire mondiale (Global and regional governance of One Health and implications for global health security) mettent en évidence quatre obstacles à la gouvernance mondiale de l’approche One Health :
- Des cloisonnements continuent d’exister entre les disciplines et les professions dont les missions sont en rapport avec l’approche One Health.
- Des difficultés sont observées au niveau de l’interface entre le système juridique international et la souveraineté des États.
- Des dynamiques de pouvoir asymétriques existent aux niveaux régional et mondial.
- Un sous-investissement est constaté dans les activités et les infrastructures en matière de prévention, d’atténuation et de préparation.
Pour résoudre ces difficultés, les auteurs du document formulent 12 recommandations :
- Renforcer le rôle du secteur de l’environnement et de la faune sauvage dans la gouvernance et la mise en œuvre de l’approche One Health.
- Impliquer des spécialistes des sciences sociales, des économistes, des experts juridiques et des communautés dans des recherches et des politiques interdisciplinaires et participatives afin de garantir une représentation équitable des parties prenantes dans la définition des priorités, l’élaboration des politiques et leur mise en œuvre.
- Renforcer le rôle des plateformes de coordination mondiale de l’approche One Health pour défendre les objectifs de cette initiative, y compris sa représentation dans les forums juridiques et commerciaux.
- Renforcer l’expertise juridique et le pouvoir de négociation des petits États et des pays à revenu faible et intermédiaire (PRFM).
- Accroître la pression réglementaire et juridique sur les industries de recherche et de développement fournissant des technologies pendant les urgences sanitaires, et élargir la réforme de la propriété intellectuelle mondiale.
- Exploiter les incitations économiques et s’attaquer aux facteurs de dissuasion existants pour promouvoir la mise en œuvre des engagements internationaux.
- Les institutions académiques devraient analyser les cadres juridiques existants dans les domaines de la santé et les autres, et identifier les outils juridiques qui peuvent donner du pouvoir aux défenseurs de l’approche One Health.
- Renforcer les capacités et les compétences institutionnelles et techniques dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
- Renforcer la gouvernance régionale et l’infrastructure réglementaire pour les contre-mesures médicales et les interventions préventives, notamment en ce qui concerne la fabrication de médicaments et de vaccins, l’octroi de licences et les achats dans le domaine de la santé humaine, animale et végétale.
- Investir dans les déterminants et les facteurs en amont de la maladie et de la santé humaine, animale et environnementale optimale, notamment dans l’atténuation du changement climatique, l’utilisation des terres, la prévention des risques de catastrophe naturelle et les activités conjointes multisectorielles de lutte contre les maladies.
- Mettre à disposition un financement flexible que les pays peuvent utiliser pour la prévention, la préparation, l’atténuation et la réponse aux crises, y compris pour traiter les problèmes qui se recoupent en matière de sécurité alimentaire, hydrique et sanitaire.
- Procéder à l’appréciation et à l’évaluation des instruments de sécurité sanitaire juridiques, financiers et mondiaux existants et proposés au regard des principes de l’approche One Health.
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