Une forte adhésion à une alimentation méditerranéenne pourrait réduire le risque de cancers cutanés
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
Avis de l’expert :« Nos travaux suggèrent que l’adhérence à une alimentation méditerranéenne est associée à un risque plus faible de cancers cutanés chez les femmes, plus particulièrement de mélanome et de carcinome basocellulaire » clarifie Yahya Mahamat-Saleh premier auteur de cette étude, menée dans l’équipe Inserm (Equipe Générations et Santé, Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des Populations, Villejuif). Il rajoute « À ce jour, cette étude est la première étude prospective et la plus grande menée sur les associations entre l’alimentation méditerranéenne et le risque de cancers cutanés». « Notre hypothèse est qu’un régime riche en aliments et nutriments antioxydants comme le régime méditerranéenne pourrait contrecarrer les effets néfastes de l’exposition solaire et réduire le risque de cancers de cutanés. Nous espérons que ces données encourageront à mener davantage de recherches, notamment sur les mécanismes sous-jacents de ces associations » conclut-il.
À retenir
- Une étude française de large envergure montre que l’adhésion à une alimentation méditerranéenne pour être associée à une réduction du risque global de cancers cutanés.
- Particulièrement, une forte adhésion à une alimentation méditerranéenne pourrait réduire le risque de mélanome et de carcinome baso-cellulaire chez les femmes
- Ces données nécessitent cependant d’être confirmées par d’autres études avant de venir éventuellement compléter les recommandations de protection contre les cancers cutanés.
Pourquoi cette étude est intéressante ?
La protection à l’exposition aux ultraviolets constitue le principal moyen de prévention du cancer cutané. Des chercheurs ont suspectés que les antioxydants (comme les caroténoïdes, la vitamine A, C et E) pourrait empêcher les effets néfastes de l’exposition solaire et de réduire le risque de cancers de la peau. De précédentes études, dont les résultats sont parfois contradictoires, ont étudié la relation entre certains groupes d’alimentsriches en antioxydantsou certains composants d’alimentation méditerranéenne, et le risque de cancer de la peau, mais aucune étude de cohorte ne s’était jusque-là intéressée à étudier l’adhésion à l'alimentation méditerranéenne dans sa globalité et le risque de cancer de la peau.
Méthodologie
L’étude E3N est une étude de cohorte prospective portant sur environ 100.000 femmes françaises affiliées à la MGEN et âgées de 40 à 65 ans à l’inclusion en 1990. Les participantes, toutes indemnes de cancers au moment de leur inclusion dans l’étude,devaient renseigner leurs habitudes de consommation grâce à un questionnaire alimentaire avec des informations détaillées sur plus de 200 aliments.
A partir de ces données, un score reflétant adhérence à l’alimentation méditerranéenne a été évaluépour chaque participante. Ce score se base sur 9 composants de l’alimentation (aliments fréquemment consommés dans l’alimentation méditerranéenne : fruits, légumes, légumes secs, produits céréaliers, poissons, huile d’olive ; et aliments moins fréquemment consommés : viandes, produits laitiers, alcool) et va de 0 (faible adhérence) à 9 (forte adhérence).
Principaux résultats
À la fin du suivi, en 2008, 2.174 femmes avaient développé un cancer de la peau (404 mélanomes, 1.367 carcinomes basocellulaireset 232 carcinomes épidermoïdes) sur les 67.332 femmes incluses dans l’étude E3N.Les participantes ont été classées par tertile en fonction de leur score d’adhésion à une alimentation méditerranéenne : 0-3 pour une faible adhérence, 4-5 pour une adhérence moyenne et 6-9 pour une forte adhérence.
Les femmes qui présentaient un score d’adhérence à une alimentation méditerranéenne le plus élevé (6-9) avaient un risque de cancers cutanés réduit de 17% par rapport à celles qui présentaient un score d’adhérence faible (0-3). Chaque augmentation d’une unité dans le score d’alimentation méditerranéenne diminuait le risque de cancers cutanés de 4%. Les analyses par type de cancer cutanés, révèle que c’est pour le mélanome, le cancer de la peau le plus mortel, que l’association était la plus forte (risque réduit de 28%), puis pour les carcinomes basocellulaires (réduction de 23%). Par contre le score d’adhérence n’était pas associé au risque de carcinomes épidermoïdes.
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