Une faible virémie persistante est associée à des conséquences virologiques négatives

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Messages clés :

  • Des charges virales persistantes entre 50 et 199 copies/ml sont liées à des conséquences négatives.
  • Une définition uniforme de l’échappement virologique (EV) et de la faible virémie (FV) sera nécessaire à l’avenir pour interpréter les résultats et comparer les études.   

La définition de l’EV et des seuils virologiques pour changer de traitement antirétroviral (TAR) d’association varient d’une région à l’autre et selon les organismes formulant les recommandations. Les données contradictoires au sujet des conséquences cliniques et virologiques d’une FV (à savoir charge virale [CV] décelable <200 copies/ml) sont une des raisons expliquant cette variabilité. Les auteurs ont utilisé les données de l’étude sur l’évolution naturelle du VIH de l’armée américaine (U.S. Military HIV Natural History Study [NHS]) pour examiner le lien entre la FV et l’EV.

L’étude NHS était une cohorte ouverte, multicentrique et prospective composée de bénéficiaires VIH positifs du ministère de la Défense. Pour cette analyse rétrospective, 2 006 sujets (âge médian de 29,2 ans, 93 % d’hommes, 41 % afro-américains [AA]) ont été inclus : sujets ayant commencé un TAR après le 01/01/1996 et ayant au moins deux EV documentés six mois après l’instauration du TAR et pendant le TAR. Le suivi a pris fin le 30 octobre 2017.

L’EV était défini comme une CV confirmée ≥ 200 copies/ml, ou toute CV >1 000 copies/ml. Au total 383 sujets (19 %) ont subi un EV Les participants étaient répartis en fonction de catégories mutuellement exclusives : FV intermittente (FVi) (charge virale de 50-199 copies/ml lors de <25 % des mesures), FV persistante (FVp) (charge virale de 50-199 copies/ml lors de ≥25 % des mesures), virémie élevée (CVe) (charge virale de 200-1 000 copies/ml) et suppression continue (SC) (toutes les charges virales <50 copies/ml).

Dans les modèles de régression de Cox (ajustés pour les caractéristiques démographiques, la charge virale, les numérations de CD4, les schémas TAR, les antécédents de monothérapie ou de bithérapie antirétrovirale, et le délai avant l’instauration du TAR), les sujets ayant une CVe ou une FVp avaient un risque plus élevé d’EV ; l’ethnicité AA, la prise antérieure de médicaments antirétroviraux avant le TAR et une charge virale plus élevée à l’instauration du TAR étaient associées à un EV. La FVi, l’âge plus avancé à l’instauration du TAR et le recours à un schéma à base d’inhibiteurs de la transcriptase inverse non nucléosidique ou d’inhibiteurs du transfert de brins de l’intégrase avaient un effet protecteur. À l’analyse de sous-groupe (n = 934), l’instauration du TAR après 2007 (approbation par la FDA du schéma ténofovir/emtricitabine/efavirenz à la mi-2006) a montré un lien semblable avec la FVp et l’EV.

Les forces de l’étude était la large taille de l’échantillon, l’intervalle de suivi long et la collecte régulière de plusieurs points de données. Il est à noter que les sujets de l’étude NHS commencent le TAR relativement tôt au cours de la maladie, ont accès sans restriction aux soins de santé et aux médicaments, et ont peu de facteurs d’utilisation de drogues ; l’analyse utilisait des variables mises à jour dans le temps et tenait compte des interruptions du traitement.

Limitations : la cohorte est principalement composée d’hommes ; les données sur l’observance thérapeutique n’ont pas été recueillies depuis la création de la cohorte ; les conséquences cliniques n’ont pas été examinées.