Une explication possible à certaines pubertés précoces

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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Au cours du développement, les neurones à GnRH (gonadotropin-releasing hormone) migrent du nez vers le thalamus, d’où ils contrôlent le déclenchement de la puberté et la fertilité. Leur déplacement est guidé par des protéines présentes le long des axones reliant le nez au système olfactif du cerveau. Parmi elles, le laboratoire Lille Neuroscience et Cognition (Inserm) a montré dans un travail publié par le EMBO Journal, qu’une neuropiline (Nrp) jouait un rôle particulier, la Nrp-1.

Les chercheurs l’ont inactivée chez les neurones à GnRH de souris prépubères. Ils ont alors observé que ces neurones s’accumulaient dans l’hypothalamus de manière excessive, ainsi que dans le bulbe olfactif accessoire. Cela se traduisait par un gain de poids précoce, un déclenchement de la puberté et une attirance sexuelle pour les souris mâles, médiée par l’odeur. 

Pour les chercheurs, cela suggère que le pic de croissance prépubertaire pourrait être déclenché par les neurones à GnRH plutôt que l’inverse comme il est communément admis (le pic de croissance déclenche l’activation des neurones à GnRH). Ils vont à présent orienter leurs travaux sur les liens entre ces neurones et les fonctions de régulation de l’appétit et de la croissance. Pour Vincent Prévot, directeur de recherche, « ces résultats suggèrent qu’un pic de croissance survenant très tôt pourrait être associé à une activation précoce des neurones à GnRH. Ce phénomène pourrait, de plus, être associé à certains variants du gène NRP1. Ces résultats ouvrent de nouvelles pistes dans la prévention des risques de puberté précoce chez l’enfant. »