Une étude révèle que le lait cru est une source de microbes résistants aux antibiotiques
- Liu J, et al.
- Microbiome
- Univadis
- Medical News
Le lait de vache cru ou non pasteurisé peut contenir des quantités significatives de gènes résistants aux antimicrobiens s’il est laissé à température ambiante, d’après une nouvelle étude publiée dans la revue Microbiome.
L’étude a également découvert que les bactéries porteuses de gènes résistants aux antimicrobiens pouvaient les transférer à d’autres bactéries, ce qui pourrait entraîner une propagation de la résistance en cas de consommation.
Afin d’obtenir une compréhension complète du microbiome et du résistome antibiotique dans le lait cru et le lait transformé, les chercheurs ont réalisé une analyse systématique de 2 034 échantillons de lait destiné à la vente au détail aux États-Unis, incluant du lait non pasteurisé et du lait pasteurisé par pasteurisation en cuve, par pasteurisation éclair et par upérisation, en utilisant des techniques complémentaires basées sur la mise en culture, le gène ARNr 16S et le séquençage métagénomique.
Les échantillons de lait cru présentaient la prévalence la plus élevée de bactéries viables, mesurées comme l’ensemble de la population de bactéries aérobies, coliformes et Escherichia coli, et leur microbiote était distinct des autres types de lait.
Les chercheurs n’ont pas identifié de grandes quantités de bactéries bénéfiques dans les échantillons de lait cru, bien que le lait cru soit fréquemment présenté aux consommateurs comme offrant un apport important en probiotiques, comparativement au lait pasteurisé.Le séquençage du gène ARNr 16S a révélé que les bactéries Pseudomonadaceae étaient prédominantes dans le lait cru présentant des taux limités de bactéries lactiques.
Sur l’ensemble des échantillons de lait, le microbiote est resté stable avec des populations bactériennes constantes lorsqu’il était conservé à 4 °C. En revanche, la conservation à température ambiante a enrichi de manière considérable les populations bactériennes présentes dans les échantillons de lait cru et, en parallèle, a entraîné une augmentation considérable de la richesse et de l’abondance des gènes de résistance antimicrobienne.
Le séquençage métagénomique a indiqué que le lait cru possédait significativement plus de gènes de résistance antimicrobienne que le lait pasteurisé, et un test de conjugaison a démontré le transfert actif de blaCMY-2, un gène de résistance à la ceftazidime que l’on retrouve chez les bactéries E. coli présentes dans le lait cru, sur l’ensemble des espèces bactériennes.
Le résistome enrichi à température ambiante dans le lait cru était différent selon les zones géographiques distinctes.
Les auteurs ont conclu qu’il devenait de plus en plus nécessaire de comprendre les risques potentiels liés à la sécurité alimentaire posés par le transport et la conservation inappropriés du lait cru, en ce qui concerne les gènes de résistance antimicrobienne.
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