Une étude longitudinale confirme les liens entre atopie et dépression chez l’enfant
- Kern C & al.
- JAMA Dermatol
- Caroline Guignot
- Résumé d’article

Messages principaux
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A partir du suivi de la cohorte de naissance ALSPAC menée sur plus de 20 ans, il apparaît que les enfants atteints de dermatite atopique (DA) sévère ont un surrisque de présenter des symptômes de dépression ou des signes d’intériorisation par rapport aux sujets non atteints. Ceux qui avaient une DA d’intensité légère et modérée avaient uniquement un risque accru de présenter un comportement d'intériorisation.
La plupart des données sur la santé mentale des enfants atteints de DA sont issues d’études transversales. La question est importante, lorsque l’on sait que les symptômes dépressifs durant l’enfance favorisent la présence de symptômes comparables chez l’adulte. Des chercheurs ont donc voulu apprécier leur prévalence et leur persistance chez l’enfant à partir d’une cohorte de naissance.
Méthodologie
La cohorte ALSPAC est une cohorte longitudinale britannique dans laquelle ont été inclus plus de quatorze mille nouveau-nés, dont 13.981 étaient toujours vivants à 1 an. Les données relatives à l’existence d’une DA ont été recueillies ainsi que les données de santé mentale. Le score SMFQ (Short Moods and Feelings Questionnaire) a été utilisé pour identifier les signes et les symptômes de la dépression chez les enfants et les adolescents âgés de 6 à 19 ans. Les comportements d'intériorisation ont été mesurés en utilisant la sous-échelle de symptômes émotionnels du questionnaire SDQ (Strength and Difficulties Questionnaire), basé sur 5 items (maux de tête/ d'estomac fréquents, inquiétude ou craintes, confiance en soi...).
Principaux résultats
Au total, les données de 11.068 enfants (51,2 % de garçons) ayant au moins répondu à un questionnaire sur la DA et sur la santé mentale ont pu être analysées. Le suivi moyen des enfants était de 10 ans.
La prévalence annuelle de la DA avait diminué de 19,1% à 14,5% entre l’âge de 3 et celui de 18 ans. Au cours des 12 derniers mois, ils étaient 21,8% et 40,1% à avoir respectivement déclaré des symptômes modérés ou graves.
La prévalence de la dépression était de 6,0% à l'âge de 10 ans contre 21,6% à 18 ans. Une fois les modèles d’analyse ajustés, il existait une tendance pour les enfants DA à avoir plus de troubles dépressifs que les enfants sans DA (ORa 1,14 [0,93-1,40]). L’analyse restreinte aux patients les plus sévèrement atteints met en évidence un risque statistiquement significatif (ORa 2,38 [1,21-4,72]) sur toute la période analysée.
Par ailleurs, il existait un risque supérieur de 41% à présenter une intériorisation émotionnelle chez les personnes ayant une DA active (ORa 1,41 [1,17-1,70]), atteignant 90% (1,90 [1,14-3,16]) dans les cas de DA sévères. Le risque de tels symptômes était aussi accru de 29% et de 84% chez les enfants atteints de formes légères ou modérées respectivement.
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