Une étude académique française apporte de nouvelles données en cas de cancer du poumon non à petites cellules
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
Au stade localement avancé l’utilisation d’une radiothérapie post-opératoire (PORT) vient d’être évaluée de manière prospective.
À retenir
L’étude LungARRT a évalué l’intérêt de la PORT chez les patients opérables atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) de stade IIIA N2, donc avec un risque de récidive ou de métastase assez important.
- Bien qu’améliorée par rapport aux études antérieures, l’amélioration de la survie sans récidive post PORT est non significative et ne permet pas de recommander de manière systématique cette technique.
- Ces patients sont à très haut risque de rechutes à distance (impossible de pallier par la PORT par ailleurs) et de décès, notamment cardiopulmonaires.
- La survenue plus fréquente de décès cardiopulmonaires chez les patients ayant reçu une PORT pourrait souligner la difficulté rencontrée à supporter ce traitement complémentaire.
Pourquoi est-ce important ?
Le CPNPC qui représente le cancer bronchique le plus répandu, est souvent tardivement diagnostiqué, ce qui explique de faibles taux de survie à 5 ans. En 1998, une méta-analyse a montré un effet délétère sur la survie de la PORT chez des patients atteints de CPNPC de stade I et II. En revanche, les résultats n’étaient pas clairs pour le stade III. Ainsi, avec le développement de la PORT conformationnelle qui permet de mieux cibler les zones ganglionnaires envahies tout en protégeant les organes de proximité, il était intéressant de réévaluer la question.
Méthodologie
Cette étude de phase 3, randomisée, est une étude de supériorité ayant comparé la survie à 3 ans sans maladie (analyse en intention de traiter). Les patients devaient être atteints de CPNPC (stade localement avancé, cytologiquement ou histologiquement prouvé, avec envahissement ganglionnaire médiastinal, soit un stade IIIA N2) et avoir subi une résection complète et une PORT médiastinale (54 Gy et 27 ou 30 fractions quotidiennes, cinq jours consécutifs par semaine). Selon les standards thérapeutiques, une grande majorité des patients ont également reçu une chimiothérapie néoadjuvante (pré-opératoire) ou une chimiothérapie adjuvante (post-opératoire). Les patients ont été recrutés dans 64 hôpitaux et centres anticancéreux de cinq pays (France, Royaume-Uni, Allemagne, Suisse et Belgique).
Principaux résultats
Au global, 501 patients ont été assignés de manière aléatoire entre les deux groupes : 232 dans le groupe PORT et 224 dans le groupe témoin. Le suivi médian était de 4 à 8 ans.
La survie sans maladie à 3 ans était de 47% pour le groupe PORT et de 44% pour le groupe témoin, soit un hazard ratio de 0,86 [0,68-1,08], p=0,18.
Les effets indésirables de grade 3 et 4 les plus fréquents étaient la pneumonie (5% dans le groupe PORT et moins de 1% dans le groupe témoin), la lymphopénie (4% versus 0% respectivement), la fatigue (3% et moins de 1% respectivement).
Dans le groupe PORT 11% des patients ont développé une toxicité cardiopulmonaire contre 5% dans le groupe témoin.
Deux patients sont décédés d’une pneumopathie partiellement liée à la radiothérapie et à une infection et un patient est décédé d’une septicémie jugée liée au traitement.
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