Une consultation dermatologique précoce réduit les erreurs de diagnostic de cellulite infectieuse

  • Li DG & al.
  • JAMA Dermatol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Dans cette étude américaine, proposer une consultation dermatologique précoce après un diagnostic de cellulite infectieuse aux urgences permet de repérer 33,6% de pseudocellulites, conduisant à recommander l’arrêt de l’antibiothérapie dans 82,4% des cas et la sortie de l’hôpital dans 51,3% des cas. Le suivi à 30 jours des sujets concernés, conduit par téléphone ou visite ultérieure, n’a montré aucune aggravation de la symptomatologie des personnes dont la maladie a été requalifiée. In fine, les auteurs avancent une diminution attendue du coût global de prise en charge, associée à celle de l’exposition aux antibiotiques et du risque d’infections nosocomiales.

Pourquoi cette étude a-t-elle été conduite ?

Aux urgences, les diagnostics différentiels de cellulite infectieuse peuvent être difficiles à poser pour un non-spécialiste en dermatologie et peuvent conduire à hospitaliser ou traiter de façon injustifiée des cellulites présumées, avec un risque concomitant de développer une antibiorésistance ou une infection nosocomiale. Proposer une consultation dermatologique précoce est une des options permettant d’envisager une meilleure prise en charge de ces patients.

Principaux résultats

  • Entre février et septembre 2017, un total de 116 patients diagnostiqués pour une cellulite présumée ont été inclus dans l’étude (âge moyen 58 ans). L’affection touchait principalement les membres inférieurs (70,1% des cellulites confirmées, 61,5% des pseudocellulites).
  • Lors de la consultation dermatologique précoce, un diagnostic différent a été attribué à 39 d’entre eux (33,6%). Parmi eux, 23,1% avaient une dermite de stase, 15,4% une dermite de contact, 10% une autre dermite et 10% une inflammation ou un traumatisme. De plus, 34 (87,2%) avaient été placés sous antibiothérapie, dont l’arrêt a été recommandé pour 28 (82,4%) d’entre eux. La sortie de l’observation ou de l’admission a été préconisée pour 20 (51,3%) d’entre eux. Ces deux recommandations ont été respectivement suivies par l’équipe médicale pour 26 et 17 d’entre eux.
  • La durée moyenne d’hospitalisation des sujets souffrant de pseudocellulite était de 2,7 jours, avec 9 patients (23,1%) sortis le jour même de l’admission.
  • À 30 jours, aucun des sujets diagnostiqués pour une pseudocellulite n’a présenté une aggravation de sa symptomatologie.
  • Parmi les évaluations médico-économiques menées par les auteurs, la somme économisée (intégrant l’hospitalisation, les traitement et les complications) serait de 582,39 dollars par consultation dermatologique pour une cellulite suspectée.

Méthodologie

L’étude prospective a été conduite dans un centre hospitalier de Boston (Brigham and Women’s Hospital).

Principales limitations

L’étude était monocentrique.