Une campagne pour lutter contre la recrudescence des IST chez les jeunes
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Conduite auprès de l’ensemble des laboratoires de biologie médicale, l’enquête LaboIST pour l’année 2016 a donné des résultats inquiétants : le nombre d’infections à Chlamydia et à gonocoque a été multiplié par trois depuis les estimations de 2012. Il s’établit à 267.097 en ce qui concerne les premières, avec une prédominance chez les femmes (592/100.00 habitants versus 380.100.00 chez les hommes) et surtout les jeunes femmes de 15 à 24 ans (2.271/100.000 habitants), notamment en Île-de-France (5.682/100.000 habitants) et dans les départements d’Outre-mer (1.761/100.000 habitants). Le nombre des infections à gonocoque s’élevait à 49.628. Ici, ce sont les hommes qui ont été plus touchés que les femmes (131/100.000 habitants versus 55/100.000), sauf dans les DOM, où les femmes étaient plus atteintes. Mais comme pour les infections à Chlamydia, les jeunes de 15 à 24 ans étaient les plus touchés (181/100.000 habitants).
Quatre raisons peuvent être avancées pour cette augmentation : la sous-estimation des cas diagnostiqués en 2012, l’intensification du dépistage, l’amélioration de la sensibilité des tests utilisés et une diminution de l’usage du préservatif, seul moyen de prévention de ces IST. La prévalence élevée chez les jeunes s’explique par le nombre plus important de partenaires.
Rappelons que le dépistage (par prélèvement local dans les deux sexes et aussi par analyse urinaire chez les hommes) est l’unique moyen de faire un diagnostic. Il peut être effectué chez un médecin généraliste, un gynécologue, un dermato-vénérologue ou encore dans les Centres Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) et les centres de planification ou d’éducation familiales.
Pour inciter les jeunes à utiliser un préservatif, Santé publique France lance du 18 juillet au 17 août une campagne digitale destinée à en faire un objet sinon banal, en tout cas inscrit dans les habitudes de vie. Elle tourne autour du slogan : « Un préservatif, ça peut te sauver la vie. Gardes-en toujours sur toi. »
Afin d’être au plus près des habitudes numériques de la population cible, elle repose sur le concept de « life-hacking » : astuces et techniques partagées sur l’internet pour se faciliter la vie. Des vidéos (voir sur Youtube) banalisent le préservatif en montrant ses usages possibles dans la vie quotidienne, grâce à ses qualités mécaniques (résistance, imperméabilité, etc) : allumer un feu, transporter de l’eau, maintenir des objets au sec, … De plus, des posts sur Facebook et Instagram relaient en mode « survie » des messages informatifs sur les IST et le préservatif.
L’ensemble de la campagne renvoie sur le site OnSexprime.fr, dédié à la sexualité des jeunes, qu’il aborde de manière globale (prévention, relations amoureuses, violences, contraception, etc) en s’appuyant sur des outils interactifs et les réseaux sociaux.
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