Une boussole pour refonder les soins primaires
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
Deux organisations nationales se sont associées pour lancer un « manifeste pour refonder les soins primaires » : AVECSAnté, qui fédère un grand nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), et France Assos Santé, qui regroupe 85 associations d’usagers du système de santé. Ils dressent un double constat maintes fois posé : les soins primaires sont en première ligne pour faire face à « des défis sans précédents » (maladies chroniques, complexification des parcours, etc), le monde des patients et usagers « bouge, et vite » (souhaits de participation citoyenne, recherche d’une relation plus partenariale avec les soignants, etc).
Leur manifeste ne se veut pas un programme, mais « une boussole », permettant de s’orienter à partir de dix propositions. Fondamentalement, il propose une réorganisation des soins primaires autour des MSP. En effet, elles ont prouvé leur efficacité : prise en charge de davantage de patients, obtention de meilleurs indicateurs de santé publique, implantation en zones désertifiées, diversification de l’offre de soins, attrait fort pour les jeunes professionnels, réponse collective pour les patients, parcours de soins facilité, etc. Leurs actions de santé publique s’effectuent en liaison avec les élus locaux, les secteurs sociaux et médico-sociaux et le milieu associatif. Les usagers y sont parties prenantes. Elles peuvent être monosites (dans un même bâtiment) ou multisites (dans des lieux différents) : elles ne sont pas des projets immobiliers !
Dans ce nouveau système, les MSP ont en charge le « niveau de proximité » ; elles sont « la plus petite unité de base des soins primaires coordonnés. » Les CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) assurent le niveau territorial, notamment en ce qui concerne les parcours de soins.
Pour les auteurs du manifeste, leur développement est actuellement entravé par des négociations nationales dominées par des « intérêts monocatégoriels ». Or, il est temps de « passer de l’exercice solitaire à l’exercice solidaire », avec comme impératif la participation des usagers à leurs projets de santé.
Aussi, les politiques publiques doivent-elles être orientées en faveur de l’exercice en équipe santé de proximité, cassant le fonctionnement « en silos », avec la prise en charge du patient par une équipe et non un praticien isolé dans un cabinet individuel. Elles doivent reconnaître que les MSP sont « des lieux d’exercice favorisant la qualité et la sécurité des soins. »
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