Une analyse d’urine permet de détecter le cancer du pancréas jusqu’à deux ans avant le diagnostic

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Des scientifiques ont mis au point une analyse d’urine capable de détecter un adénocarcinome canalaire pancréatique (ACCP) jusqu’à deux ans avant le diagnostic.

L’ACCP demeure l’un des cancers les plus mortels, avec une survie médiane de 10 à 12 mois et un taux de survie à 5 ans de moins de 5 %. Ce pronostic défavorable est principalement attribué à un diagnostic tardif. Plus de 80 % des cas sont diagnostiqués à des stades tardifs. On s’attend à observer une amélioration des résultats chez ces patients si on a la capacité de diagnostiquer le cancer deux ans plus tôt.

Une équipe internationale de scientifiques a identifié un panel de biomarqueurs urinaires capable de détecter l’ACCP dans les échantillons obtenus avant le diagnostic chez des patients ayant développé un ACCP.

Le panel mesure trois biomarqueurs (LYVE1, REG1B et TFF1) par dosage d’immunoabsorption par enzyme liée (test ELISA). Les chercheurs ont combiné les taux de ces biomarqueurs, le taux de créatinine urinaire et l’âge pour créer un algorithme appelé PancRISK.

Dans un article publié dans la revue International Journal of Cancer, les chercheurs rapportent la précision du test PancRISK, seul et en association avec le taux d’antigène carbohydrate 19-9 (Carbohydrate Antigen 19-9, CA 19-9) plasmatique.

L’équipe a recueilli de manière prospective des échantillons d’urine auprès de patients asymptomatiques jusqu’à 5 ans avant le diagnostic d’ACCP, ainsi qu’auprès de 198 participants témoins appariés. Au total, 99 cas d’ACCP ont été inclus. Pour chaque cas, deux témoins ont été sélectionnés de manière aléatoire et appariés individuellement en fonction de l’âge au moment du prélèvement de l’échantillon d’urine, de la date et de l’heure du prélèvement, du statut ménopausique au moment du prélèvement, du temps écoulé depuis le dernier repas, du sexe, de l’utilisation d’antibiotiques, de l’origine ethnique et de l’année de recrutement.

L’analyse univariée a révélé une augmentation statistiquement significative du taux urinaire de REG1B jusqu’à 24 mois avant le diagnostic d’ACCP. Une augmentation du taux urinaire de LYVE1 a également été observée jusqu’à 12 mois avant le diagnostic, mais l’augmentation de l’expression de TFF1 n’a pas atteint le seuil de significativité statistique.

Les chercheurs ont découvert que le score PancRISK seul était aussi précis que le taux de CA19-9 pour détecter l’ACCP un an avant le diagnostic. L’ajout de l’indice de masse corporelle (IMC) du patient a entraîné une amélioration globale de la performance du score PancRISK.

La combinaison du score PancRISK et du taux de CA19-9 a entraîné une augmentation significative de la précision. L’association a démontré une sensibilité de 72,2 % et une spécificité de 90,0 % pour la détection du cancer jusqu’à 1 an avant le diagnostic. La sensibilité et la spécificité pour la détection de l’ACCP jusqu’à 2 ans avant le diagnostic étaient de 60,0 % et 80,0 %, respectivement.

Ces résultats renforcent la confiance dans le panel urinaire et le score PancRISK affilié, qui sont destinés à la surveillance dans les groupes à haut risque ainsi qu’à la détection de l’ACCP sporadique chez les patients présentant des symptômes non spécifiques, mais évocateurs d’un ACCP.

Le panel urinaire et l’algorithme PancRISK sont destinés à la surveillance dans les groupes à haut risque ainsi qu’à la détection de l’ACCP sporadique chez les patients présentant des symptômes non spécifiques, mais évocateurs d’un ACCP. L’outil de diagnostic est actuellement en cours de validation dans le cadre d’une étude clinique prospective, afin de l’utiliser dans la pratique clinique comme score de stratification non invasif pour la sélection des patients qui nécessitent un bilan clinique invasif et une surveillance étroite.