Une alerte à l’ouverture du dossier patient pour augmenter la participation au dépistage du cancer colorectal : est-ce pertinent ?
- Nathalie BARRÈS
- Résumé d’article
À retenir
- L’ajout de cette alerte type « pop-up » à l’ouverture du dossier informatisé des patients éligibles au dépistage n’a pas montré d’avantage significatif sur la réalisation du dépistage du cancer colorectal de manière classique sur une population ciblée.
- Les résultats de cette étude mériteraient d’être confirmés par d’autres études.
- Selon les auteurs, « Cette étude soulève la question d’une consultation dédiée à la prévention. Elle permettrait au médecin d’avoir le temps d’expliquer chaque dépistage avec le patient et de répondre à ses attentes sans avoir à en parler au cours d’une consultation prévue pour un tout autre motif. »
Pourquoi est-ce important ?
Le taux de dépistage du cancer colorectal n’atteint que 30% au niveau national, alors que l’objectif minimal à atteindre est fixé à 45% en France comme en Europe. La survie à 5 ans tous stades confondus est de 63%, et elle passe à 90% lorsque la prise en charge est précoce. Plusieurs stratégies sont en place ou à l’étude pour augmenter la participation au dépistage organisé, dont cette alerte informatique à l’ouverture des dossiers patients.
Méthodologie
Cette étude prospective, interventionnelle a été réalisée au sein d’une maison de santé du Val-D’Oise (95). Il s’agit d’une étude randomisée, menée en ouvert en deux bras durant 6 mois : un bras pour lequel une alerte de type pop-up indiquant « Dépistage cancer du côlon à proposer » - sans se soucier de l’éligibilité ou non du patient qui restait à vérifier - et un bras contrôle. La population cible était celle du dépistage national organisé, à savoir les individus entre 50 et 74 ans. L’alerte était implémentée qu’après vérification initiale du statut du patient sur le site www.neonetidf.org du Centre régional de coordination des dépistages des cancers.
Principaux résultats
Au global, 2.230 patients ont été inclus avec une répartition équivalente dans chaque bras. L’âge moyen des individus inclus était de 59,4 ans, 55,1% étaient des femmes. La majorité (88,7%) des sujets étaient au régime général. Sur l’ensemble de la cohorte, 61,5% des patients du groupe intervention et 59% dans le bras test n’avaient pas consulté durant la période.
À la fin de l’étude, 16% des patients avaient réalisé le dépistage du cancer colorectal dans le bras intervention versus13,6% dans le bras contrôle, sans différence significative entre les deux.
Le nombre de consultations variait de zéro à dix-sept sur la période de l’étude. Une analyse multivariée a montré que le nombre de consultations impactait significativement et positivement la réalisation du dépistage.
Principales limitations
Pour des questions de faisabilité, reproductibilité et confidentialité, les antécédents et les comptes rendus patients n’ont pas été pris en compte. Ce qui a pu conduire à des biais de classement.
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