Un traitement local par œstrogènes après un diagnostic de cancer du sein n’est pas lié à une mortalité plus élevée
- Miriam Davis
- Résumé d’article
Contexte
- Les patientes atteintes d’un cancer du sein sous traitement endocrinien présentent fréquemment une atrophie vaginale comme effet secondaire.
- L’atrophie vaginale rend les rapports sexuels douloureux et pourrait ainsi contribuer à une observance plus faible du traitement endocrinien.
- Une observance plus faible du traitement endocrinien du cancer aggrave le pronostic vital.
- Le traitement systémique par œstrogènes pour traiter l’atrophie vaginale est contre-indiqué, car il augmente le risque de nouveau cancer du sein ou de récidive.
- Le traitement local par œstrogènes appliqué au niveau du vagin n’a pas exacerbé le cancer du sein dans des études antérieures, mais ces études étaient de faible taille et présentaient des limites méthodologiques.
À retenir
- Une nouvelle étude révèle que le traitement local par œstrogènes pour l’atrophie vaginale n’est pas associé à une mortalité due au cancer du sein plus élevée chez les patientes atteintes d’un cancer du sein précoce recevant de façon concomitante un traitement endocrinien pour leur cancer du sein.
Pourquoi est-ce important ?
- Cette nouvelle étude soutient l’utilisation d’un traitement local par œstrogènes pour l’atrophie vaginale chez les patientes atteintes d’un cancer du sein précoce recevant un traitement endocrinien.
- L’utilisation d’un traitement local par œstrogènes pourrait accroître l’observance du traitement endocrinien.
Méthodologie
- Il s’agit d’une étude cas-témoins emboîtée dans une cohorte de 15.198 personnes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein précoce à récepteurs hormonaux positifs (2006–2012) et traitées par traitement endocrinien adjuvant. Ces personnes sont enregistrées dans la base de données suédoise sur le cancer du sein (BCBaSe), qui couvre environ 50% de la population suédoise.
- Sur l'ensemble de la cohorte, 1.262 personnes sont décédées d’un cancer du sein et ont été identifiées comme des cas.
- Les participantes témoins (appariées selon un rapport de 10:1 aux cas) étaient vivantes à la date de référence du décès des cas et recevaient au moins 6 mois de traitement endocrinien (inhibiteur de l’aromatase ou tamoxifène, ou les deux de manière séquentielle) pour leur cancer.
- L’analyse a cherché à identifier si le traitement local par œstrogènes (oestriol ou estradiol) d’une durée d’au moins six mois et au moins un an avant la date de référence était plus probable chez les cas que chez les témoins.
- Financement : Bröstcancerförbundet ; Région de financement de l’ALF du comté d’Örebro, Suède.
Principaux résultats
- Le traitement local par œstrogènes, quelle que soit sa durée, administré de façon concomitante avec un traitement endocrinien du cancer du sein n’était pas significativement plus fréquent chez les cas que chez les témoins.
- Le traitement local par œstrogènes à court terme administré de façon concomitante avec un traitement endocrinien du cancer n’était pas significativement plus fréquent chez les cas que chez les témoins (un traitement à court terme correspondait à une dose quotidienne définie inférieure au 66e centile de la cohorte totale de patientes exposées à un traitement par œstrogènes).
- Un traitement local par œstrogènes à long terme n’était pas non plus significativement plus fréquent chez les cas que chez les témoins (un traitement à long terme correspondait à une dose quotidienne définie supérieure au 66e centile).
Limites
- La durée du suivi pourrait ne pas avoir été suffisamment longue pour évaluer l’impact du traitement par œstrogènes sur la mortalité.
- La méthodologie de l’étude était rétrospective et observationnelle.
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