Un repositionnement du niclosamide pour lutter contre Staphylococcus aureus chez les atopiques?
- Weiss A & al.
- Clin Transl Med
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Selon une étude danoise, le niclosamide pourrait lutter contre la colonisation cutanée par S. aureus chez les patients atteints de dermatite atopique.
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Il serait efficace contre les différentes souches, y compris celles résistantes à la méthicilline, sans favoriser l’émergence de nouvelles résistances.
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Son évaluation clinique doit être poursuivie.
Pourquoi est-ce important ?
Chez plus de 9 sujets atteints de dermatite atopique sur 10, la peau est colonisée par S. aureus. Ce constat, qui résulterait des troubles de la fonction cutanée et probablement d’une dysbiose localisée est un facteur péjoratif pour l’amélioration des lésions. Certaines approches antibiotiques sont envisagées, avec toutes les limites liées à l’utilisation de ces molécules. Des approches permettant d’avoir une action antibactérienne plus étroite pourraient donc être intéressantes. C’est dans ce contexte que le repositionnement du niclosamide a été envisagé : en effet, l’anthelminthique a montré in vitro une efficacité contre S. aureus. Cette publication associe études in vitro, sur modèle animal et une étude clinique de phase 2 (étude de phase 1 conduite préalablement), afin de mieux évaluer le potentiel clinique de la molécule.
Méthodologie
Des études in vitro et chez la souris ont été conduites pour mieux caractériser l’action de la molécule contre S. aureus. Parallèlement, l’étude de phase 2, prospective et randomisée en double aveugle, a comparé la pommade à base de ATx201 (niclosamide) 2 versus pommade neutre sur 2 lésions différentes chez les mêmes adultes de 18-70 ans atteints de dermatite atopique modérée à sévère chez lesquels la colonisation par S. aureus est objectivée. Ainsi, chacune des deux lésions était traitée par l’un des deux traitements durant 7 jours.
Principaux résultats
Les expérimentations précliniques montrent que la molécule est efficace selon un mode dose-dépendant sur les différentes souches de S. aureus y compris celles résistantes à la méthicilline. Il ne semble pas sélectionner ni favoriser l’apparition de nouvelles résistances.
L’étude de phase 2 a été menée jusqu’à son terme chez 36 patients. Elle montre une bonne tolérance, sans signaux de sécurité particuliers. Une réaction locale légère à modérée a été évoquée chez quelques patients. Le score de sévérité des lésions évaluées par l’investigateur (score IGA), le score EASI (évaluation de la surface et de l’intensité des signes de la dermatite atopique) et la sévérité des lésions selon une échelle visuelle analogique (EVA) était en faveur du traitement appliqué 2 fois par jour.
Par ailleurs, l’éradication de S. aureus au niveau des lésions traitées était de 50,0% à J7 lorsque le traitement était utilisé une fois par jour contre 33,3% sous pommade neutre (p=0,18), et de 94,4% vs 38,9% quand il était appliqué 2 fois par jour (p=0,00157).
La richesse du microbiote (diversité alpha intra-échantillon et béta inter-échantillon) était améliorée par le traitement (indice de Shannon).
Financement
L’étude a reçu des financements de Union therapeutics et le Fonds d'innovation danois.
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