Un outil pour aider patients et médecins à décider ensemble

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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La « décision médicale partagée » désigne l’échange d’informations et la délibération en vue d’un accord commun entre un patient et son médecin pour une prise de décision concernant la santé individuelle de ce patient (participation à un dépistage, surveillance de sa maladie, traitements, etc.). La participation de celui-ci au processus peut être augmentée en proposant des outils d’aide à la décision destinés  lui seul, ou partagés avec son praticien. Ils visent à mettre en pratique les principes de la médecine fondée sur les preuves : données scientifiques, expérience du professionnel, attentes et préférences du patient.

Ces outils peuvent prendre des formes variées : document papier, vidéo, outil multimédia interactif, échanges sur des forums, etc. La Haute Autorité de Santé (HAS) propose une méthodologie pour les construire, proche de celle qu’elle a publiée pour la création de documents d’information.

Elle identifie plusieurs éléments de chaque outil d’aide : définition du public-cible, format de l’outil et moment de son utilisation, contenu. Celui-ci doit présenter les raisons, la temporalité et les difficultés des options décisionnelles possibles, qui doivent toutes être présentées, y compris la non intervention, avec leur degré éventuel d’incertitude. L’outil doit également permettre au patient d’identifier ses besoins, préférences, contraintes et ressources, ainsi que le rôle qu’il souhaite avoir dans la prise de décision.

L’outil d’aide à la décision sera élaboré par un groupe de travail dont les participants déclareront leurs liens d’intérêt. Il doit comprendre un coordinateur, au moins deux patients ou membres d’association de patients concernés par la décision, des professionnels de santé concernés, un maquettiste et un illustrateur. Il faut également prévoir un groupe de test de l’outil une fois sa construction bien avancée.

Le succès de cette aide est conditionné par l’évaluation préalable de sa pertinence, l’identification précoce de ses modalités de diffusion et de sa faisabilité, et enfin par sa co-construction avec les associations de patients concernées, à chaque étape de son élaboration.

La HAS propose en fin de document une liste de questions dont les réponses doivent aider les concepteurs de l’aide à vérifier le bien-fondé de ses principaux éléments.