Un nouveau gène impliqué dans les troubles neurodéveloppementaux
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Certains troubles du neurodéveloppement peuvent être dus à des maladies rares d’origine génétique encore mal connues. C’est l’objet des recherches d’une équipe de l’Institut du thorax (Inserm/CNRS/Nantes Université/CHU de Nantes). Son travail se concentre sur les altérations génétiques pouvant affecter la structure et le fonctionnement des protéasomes, organites cellulaires qui dégradent les protéines défectueuses. Les chercheurs ont effectué un séquençage complet du génome de 23 jeunes patients européens, américains et australiens atteints d’une pathologie neurologique autosomique dominante, associant un retard d’acquisition du langage, une déficience intellectuelle, des problèmes comportementaux et fréquemment des anomalies du visage et des malformations du squelette et de différents organes. Chez ces enfants, ils ont mis en évidence quinze mutations du gène PSMC3 1 qui code pour des sous-unités protéiques constitutives des protéasomes 26S.
Leurs cellules étaient « surchargées de protéines inutiles et toxiques », explique l’un des auteurs de l’étude. Il compare ce phénomène à celui observé dans certaines pathologies neurodégénératives telles que les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.
Des modifications du gène PSMC3 dans des cultures neuronales murines a conduit à des altérations du développement dendritique. Chez la drosophile, la délétion du gène Rpt5, orthologue du gène PSMC3, a compromis les capacités d’apprentissage (pour mémoire, deux gènes orthologues sont similaires alors qu’ils appartiennent à deux espèces différentes, mais avec un ancêtre commun).
Chez les lymphocytes T des patients de l’étude, les chercheurs ont mis en évidence des altérations des protéines en lien avec une dérégulation de la production des marqueurs de protéotoxicité et une production excessive d’interférons de type I.
Ce travail a été publié dans Science Translational Medicine 2. Dans une étude antérieure, la même équipe avait montré le rôle d’un autre gène des protéasomes, appelé PSMD12, dans une maladie du neurodéveloppement de l’enfant. Pour elle, « la découverte de l’implication d’un second gène dans les troubles du neurodéveloppement infantile apporte un éclairage inédit sur ce groupe de maladies rares encore inconnu il y a peu ». L’équipe a d’ailleurs découvert d’autres gènes impliqués dans ces maladies, mais qui n’ont pas encore fait l’objet de publications scientifiques.
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