Un niveau élevé d’activité physique entre la ménarche et la première grossesse réduit le risque de cancer du sein

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À retenir

  • On sait qu’un intervalle plus long entre la ménarche et la première grossesse est associé à un risque plus élevé de cancer du sein.
  • Cette nouvelle étude sur 20 ans, l’Étude sur les enseignantes de Californie, confirme cette tendance.
  • Elle démontre également qu’un niveau plus élevé d’activité physique au cours de cet intervalle crucial pour le développement mammaire réduit le risque de cancer du sein.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les tendances épidémiologiques de ménarche plus précoce et d’âge plus avancé au moment du premier accouchement entraînent une lente augmentation du risque de développer un cancer du sein.
  • Les résultats de cette nouvelle étude suggèrent que les pédiatres et les autres prestataires de soins en médecine générale doivent encourager les femmes à pratiquer un niveau élevé d’activité physique pendant l’intervalle entre la ménarche et la première grossesse, en particulier chez les femmes à risque. Le risque élevé inclut une ménarche précoce et/ou un âge avancé au moment de la première grossesse, des antécédents familiaux de cancer du sein ou des facteurs de risque génétiques, tels que des mutations des gènes BRCA.

Méthodologie

  • L’Étude sur les enseignantes de Californie est une vaste étude de cohorte prospective lancée en 1995 qui a inclus 133 477 enseignantes et administratrices d’écoles publiques californiennes âgées d’au moins 22 ans. Les membres du Système de retraite des enseignants de l’État de Californie (California State Teachers Retirement System) ont rempli un questionnaire de référence concernant les facteurs de risque possibles de cancer du sein.
  • À l’inclusion, les participantes ont été invitées à évaluer leur niveau (en heures par semaine) d’activité physique modérée à intense à plusieurs moments au cours de leur scolarité (collège et lycée) et entre les âges de 18 et 24 ans, de 25 et 34 ans, de 35 et 44 ans, et de 45 et 54 ans. L’activité physique modérée comprenait la marche rapide, le golf et le volleyball, tandis que l’activité physique intense comprenait la natation, l’aérobic, la callisthénie, la course à pied et le jogging.
  • Le niveau d’activité physique a été converti en équivalent métabolique-heures par semaine (Metabolic Equivalent of Task Hours [MET-h]/sem.).
  • Les questionnaires de suivi ont enregistré les événements liés à la reproduction, l’activité physique et les covariables.
  • Financement : Instituts nationaux américains de la santé (National Institutes of Health, NIH).

Principaux résultats

  • Au cours d’une durée de suivi médiane de 21,6 ans, 5 157 nouveaux cancers du sein ont été identifiés chez 78 940 participantes ayant vécu une première naissance à terme. Les cancers du sein ont été confirmés en établissant un lien avec les données du Registre californien du cancer (California Cancer Registry).
  • L’âge médian au moment de la ménarche était de 13 ans, l’âge médian au moment de la première grossesse à terme était de 26 ans, et l’âge médian au moment de l’inclusion de référence était de 52,0 ans.
  • Conformément à d’autres cohortes, telles que l’Étude prospective européenne sur le cancer et la nutrition (EPIC), un risque de cancer du sein 23 % plus élevé (rapport de risque [RR] : 1,23 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,13–1,34) a été identifié chez les femmes ayant un intervalle plus long entre la ménarche et la première grossesse (au moins 20 ans, contre moins de 15 ans).
  • Les femmes ayant un niveau d’activité physique plus important au cours de cet intervalle (au moins 40 MET-h/sem.) présentaient un risque 11 % plus faible de cancer du sein (RR : 0,89 ; IC à 95 % : 0,83–0,97), comparativement à celles ayant un niveau d’activité physique plus faible (moins de 9 MET-h/sem.).
  • Dans la première démonstration de ce type, le bénéfice était le plus important pour le cancer du sein triple négatif (CSTN). Une réduction de 47 % du CSTN a été observée chez les femmes ayant un niveau d’activité physique plus élevé, comparativement à un niveau d’activité physique plus faible (RR : 0,53 ; IC à 95 % : 0,32–0,87), au cours de l’intervalle entre la ménarche et la première grossesse.
  • Aucune association n’a été observée avec les autres sous-types de cancer du sein (sous-types luminal A et luminal B).

Limites

  • La méthodologie de l’étude était observationnelle.
  • Le niveau d’activité physique n’a été consigné qu’une seule fois et un biais de rappel est probable.