Un homme tatoué ayant des papules et des pustules

Le patient et son histoire

Selon les dermatologues, le patient s'est présenté au service ambulatoire de dermatologie de l'hôpital avec des modifications de la peau du dos de la main gauche au niveau d'un tatouage de couleur. 

Les symptômes étaient présents depuis environ deux semaines. Ils sont apparus deux semaines après la réalisation d’un tatouage et se sont rapidement accompagnés de légères démangeaisons et de brûlures. 

Le patient n’avait jamais connu de telles complications après de précédents tatouages. Un traitement par corticoïde local n'a que peu améliorer l’état du patient.

Examens

• Dans la zone du tatouage, de multiples papules et pustules érythémateuses mesurant jusqu'à 3 mm de diamètre sont constatées.
• Biopsie cutanée : inflammation granulomateuse à cellules épithélioïdes avec cellules géantes à corps étrangers.
• Microscopie : pas de bacilles acido-alcoolo-résistants dans la coloration de Ziehl-Neelsen, mais présence de Mycobacterium chelonae en culture.
• Résultats de laboratoire sans particularité.
• Résistogramme : sensibilité à l'azithromycine, à la clarithromycine, à la tobramycine et au linézolide.

Traitement et évolution

Traitement initial par clarithromycine 500 mg x 2 fois par jour per os, puis passage à l'azithromycine et au linézolide pendant 6 mois. Sous ce traitement, nette diminution des lésions cutanées.

Discussion

Les infections cutanées par Mycobacterium chelonae peuvent survenir suite à des interventions médicales et cosmétiques, comme des liposuccions, de l'acupuncture ou de la mésothérapie, expliquent les dermatologues et leurs co-auteurs. Ce n'est qu'au cours des deux dernières décennies que les infections cutanées dues à des mycobactéries non tuberculeuses ont été associées aux tatouages. En France, aux États-Unis, en Espagne et en Grande-Bretagne notamment, des épidémies régionales ont été décrites en grand nombre, et un cas a également été publié en Autriche. 

Outre les appareils médicaux ou l'encre contaminés, l'eau du robinet utilisée pour diluer les encres pourrait également être une source d'infection. Mycobacterium chelonae fait partie des agents pathogènes à croissance rapide du complexe Mycobacterium fortium et, elle est la mycobactérie la plus fréquemment décrite en association avec les tatouages. Selon les dermatologues, les lésions cutanées apparaissent généralement 1 à 3 semaines après le tatouage et les personnes concernées sont généralement immunisées.