Un exosquelette pour aider la mobilité des patients atteints de sclérose en plaques

  • McGibbon CA & al.
  • J Neuroeng Rehabil

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
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À retenir

Un exosquelette d’aide à la mobilité et à la stabilité a permis à des patients atteints de sclérose en plaques (SEP) d’améliorer leurs performances de marche et leur capacité à monter des escaliers, après 2 semaines d’utilisation à domicile. Les auteurs suggèrent que ce type de dispositif pourrait être utile pour faciliter la réalisation de programmes d’activité physique chez des sujets dont la maladie a réduit la mobilité. Reste à savoir s’il pourrait avoir un intérêt dans la vie courante.

Un exosquelette pour quoi faire ?

Dans la sclérose en plaques, de nombreux facteurs sont susceptibles de freiner l’activité motrice des patients. Des dispositifs d’aide à la marche existent et peuvent assister le patient dans ses déplacements, mais ils n’ont pas vocation à améliorer les performances. Les programmes d’activité physique peuvent prétendre à ce bénéfice, mais leur effet a été jugé comme modéré dans les essais cliniques et leur coût humain et financier est élevé. Des solutions innovantes visant à améliorer la capacité physique ont donc été recherchées. La société B-Temia a ainsi développé Keego, un exosquelette d’aide à la marche spécialement conçu pour assister les patients atteints de pathologies neuromusculaires. 

Comment fonctionne le dispositif ?

Cet exosquelette permet d’assister les patients dans certains mouvements, pour se lever d’une chaise ou monter des escaliers par exemple, ou au contraire d’appliquer une force de résistance dans d’autres phases du mouvement. La motorisation est présente uniquement au niveau de l’articulation du genou, les pieds, le bassin et le torse sont libres. Ainsi le dispositif reste léger et facilement utilisable par des sujets présentant une plus grande fatigabilité comme les patients SEP, ce qui le distingue de ces prédécesseurs. 

Profil de l’étude

Un essai randomisé croisé et multicentrique a été réalisé chez des patients SEP aux États-Unis et au Canada. Les sujets étaient inclus dans deux groupes utilisant ou non l’exosquelette sur une période d’une semaine en clinique, puis de 2 semaines à domicile, durant lesquelles les performances physiques étaient enregistrées. Le bénéfice du dispositif était mesuré à chaque période par des tests fonctionnels (test de marche de 6 minutes, test de lever de chaise et de montée d’escalier).

Résultats des tests fonctionnels

  • Vingt neuf patients atteints de SEP (dont 17 femmes) de 49 ans d’âge moyen ont suivi l’étude jusqu’à son terme. Le score EDSS médian était de 5 et le niveau de spasticité  était bas (score MAS médian de 1).
  • Une légère baisse de performance a été observée durant l’utilisation du dispositif par rapport à sa non-utilisation chez un même patient, même si la différence tendait à se réduire avec le temps.
  • Un effet de réhabilitation a été observé puisqu’une amélioration des performances non assistées a été observée après l’utilisation du dispositif durant 2 semaines à domicile, avec une augmentation de la distance de marche au test des 6 minutes (+27,9m) et une réduction du temps de montée d’escalier. Les participants ont aussi appris à mieux utiliser le dispositif au cours de l’étude, un bénéfice lié à un effet d’entraînement.
  • Ces deux types d’effet, de réhabilitation et d’entraînement, ont été significatifs et corrélés à l’intensité et à la fréquence d’utilisation du dispositif à domicile rapportées par les participants.
  • Aucun effet indésirable grave lié à l’utilisation du dispositif n’a été rapporté au cours de l’étude.

Limitations

Essai réalisé sur une courte durée d’observation.

Le type de sclérose en plaques, progressive d’emblée ou récurrente-rémittente, n’était pas pris en compte.