Un continuum génétique entre diabète gestationnel et diabète de type 2

  • Pervjakova N & al.
  • Hum Mol Genet

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Selon une très large étude d’association pangénomique, cinq loci précédemment associés au risque de diabète de type 2 seraient également associés au diabète gestationnel.

  • La plupart des gènes impliqués concernent à des degrés divers le métabolisme du glucose même si certains interviennent plus fortement dans le métabolisme du glucose de la femme enceinte qu’en dehors.

  • Par ailleurs, une analyse de randomisation mendélienne confirme qu’il existe un lien de causalité entre une valeur élevée d’indice de masse corporelle (IMC) et le risque de diabète gestationnel, tout comme cela est déjà décrit face au risque de diabète de type 2.

Pourquoi est-ce important ?

Si le diabète gestationnel se résout souvent après l'accouchement, il est associé à une probabilité 10 fois supérieure de développer ultérieurement un diabète de type 2 que les autres femmes sans diabète gestationnel. Par ailleurs, la probabilité d’avoir au moins un parent atteint de diabète de type 2 est supérieure chez les femmes ayant un diabète gestationnel que chez celles ayant une glycémie normale durant leur grossesse. Aussi, l'hypothèse selon laquelle ces deux maladies découlent d’un même processus physiopathologique, notamment sous-tendu par des facteurs génétiques mérite d’être explorée.

Des études d'association pangénomique (GWAS) ont été conduites pour évaluer la susceptibilité génétique au diabète gestationnel et a confirmé l’existence d’une association entre ce dernier et sept loci liés au risque de diabète de type 2. Un score de risque génétique a même pu être établi dans un but prédictif. La présente étude a été menée à partir d’une population plus large que celles incluses dans les précédentes études, afin d’élargir l’identification des facteurs étiologiques et des processus moléculaires à l'origine de la survenue du diabète gestationnel. 

Méthodologie

Le consortium GenDIP (GENetics of Diabetes In Pregnancy) a compilé une vingtaine d’études d'association pangénomique menées chez des femmes souffrant ou non de diabète gestationnel (5.485 vs 347.856, 72% d'Européens, 23% d'Asiatiques notamment). Dans un second temps, les chercheurs ont établi un score de risque génétique de développer un diabète de type 2 secondairement à un diabète gestationnel.

Principaux résultats

Selon la méta-analyse des différentes études GWAS qui ont été utilisées, cinq loci ont été associés spécifiquement au risque de diabète gestationnel, dont 4 ont déjà été décrits dans les études GWAS consacrées à l’identification de loci favorisant le diabète de type 2 : MTNR1B, TCF7L2, CDKAL1 et CDKN2A-CDKN2B. La susceptibilité à développer l’une ou l’autre de ces maladies n’est pas de même ampleur pour un même locus ou d’un locus à l’autre. Par ailleurs, le dernier locus (HKDC1) est spécifiquement associé au contrôle de la glycémie au cours de la grossesse.

L’étude de randomisation mendélienne a permis de montrer également que que le risque de diabète gestationnel augmente avec l’IMC des patientes.