Un chat ou un chien accroissent-ils le risque d’asthme ou d’allergie chez l’enfant ?

  • Pinot de Moira A & al.
  • J Allergy Clin Immunol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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A retenir

  • Selon une méta-analyse ayant compilé neuf cohortes de naissance, soit plus de 77.000 couples mère-enfant, aucune association déterminante n’a été identifiée entre le fait de posséder un chat ou un chien durant la période prénatale ou la petite enfance et le risque de développer un asthme ou d’avoir une fonction respiratoire altérée au début de l’âge scolaire (âge médian 7 ans).

  • En revanche, il existerait une interaction entre la possession d'un de ces animaux et le fait de présenter une sensibilisation allergique spécifique au début de l'âge scolaire.

  • Les auteurs soulignent donc que s’il pourrait exister une interaction entre la possession d'un animal et la sensibilisation, une certaine protection contre l'asthme serait en revanche conférée aux enfants propriétaires d’animaux en cas d’absence de sensibilisation.

Pourquoi est-ce important ?

Il est démontré que la sensibilisation allergénique est un facteur de risque d'asthme et que l'exposition à l’allergène accroît les symptômes et les exacerbations liés à l'asthme. Cependant, la relation exacte entre l'exposition à l’allergène et le développement de la sensibilisation, puis de la maladie asthmatique, n’est pas clairement démontrée. Pour exemple, les études qui ont été consacrées à démêler l’association entre l’exposition précoce aux animaux domestiques et le risque de développer un asthme infantile ont conduit à des conclusions contradictoires, selon la nature de l’animal, de l’exposition (dans ou hors de l’habitation) ou de l’âge d’exposition.

Aussi, une équipe internationale s’est penchée sur le sujet en cherchant à combiner ces différents paramètres dans la même analyse chez les jeunes enfants : nature de l’animal (chat ou chien), nombre d’animaux et âge lors de l’exposition.

Méthodologie

Cette étude internationale a combiné plusieurs cohortes de naissance australiennes et européennes, dont la cohorte française EDEN, au sein du LifeCycle Project. Les données ont ensuite été analysées selon plusieurs paramètres : présence ou non d’un chat entre la période prénatale et l'âge de 2 ans, présence ou non d’un chien entre la période prénatale et l'âge de 2 ans, nombre de chats possédés (0, 1 ou >1) et de chiens possédés (0, 1 ou >1). Le critère principal d’évaluation était l’existence d’un diagnostic d’asthme à l’âge scolaire (âge médian de 7 ans).

Principaux résultats

Au total, l’étude a pu être menée chez 77.434 couples mère-enfant. Selon les études, la prévalence de la présence d’un animal domestique (chat ou chien) était comprise entre 7,4% et 47,4% selon l’étude et l’animal considérés. Chez les propriétaires de chats et de chiens, le niveau de revenu et d’éducation maternelle étaient plus faibles et la prévalence du tabagisme maternel plus élevée. La prévalence de l'asthme était similaire chez les parents, qu’ils soient ou non propriétaires de chats ou de chiens. À l’âge scolaire, la prévalence de la sensibilisation allergénique aux chats et aux chiens était comprise entre 3% et 12% et celle de l'asthme était comprise entre 2,3% et 19,5%.

Concernant l’influence de la possession d’un animal (chat ou chien), aucune association claire n’a été observée avec l’existence d’un asthme, d’une sensibilisation allergénique ou l’existence d’une respiration sifflante chez les enfants considérés. De même, aucune association claire n’a été observée concernant les liens entre la présence d’un animal au domicile et la fonction pulmonaire.

Cependant, la sensibilisation allergique spécifique aux chats et aux chiens était fortement associée au fait de présenter un asthme au début de l’âge scolaire (OR 6,69 [4,91-9,10] et 5,98 [3,14-11,36], respectivement). Par ailleurs, il semblait y avoir une interaction entre le fait de posséder un tel animal et la sensibilisation