Un cas de COVID-19 sévère suite à une réinfection par le variant sud-africain du SARS-CoV-2

  • Agnès Lara
  • Actualités Médicales
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Le monde entier est dans l’attente de l’obtention, par la vaccination ou par l'immunité acquise au contact virus, d’une immunité collective qui nous permettrait enfin de sortir de l’épidémie de COVID-19. Les données issues de la première vague de l’épidémie suggèrent que l’immunité post-COVID-19 perdure au moins 6 mois après l’infection. Et jusqu’à présent les cas de réinfection étaient rares et ont conduit à des formes moins sévères de la maladie. Mais l’arrivée de nouveaux variants plus contagieux, plus virulents, et capables d’échapper au système immunitaire, pourrait changer la donne. Un cas de réinfection par le variant sud-africain du SARS-CoV-2 a été pris en charge par l’équipe du Pr Jean-Damien Ricard au sein du service de médecine intensive et réanimation de l’hôpital Louis Mourier (Colombes, AP-HP). Il vient d’être rapporté dans la revue Clinical Infectious diseases.

Une forme sévère 4 mois après une forme légère

Le patient, un homme de 58 ans ayant des antécédents d’asthme, avait été infecté une première fois en septembre 2020. L’infection par le SARS-CoV-2 avait été confirmée par RT-PCR à partir d’échantillons nasopharyngés. Les symptômes (fièvre légère et gène respiratoire modérée) s’étaient résolus spontanément et le patient avait été testé négatif à deux reprises en décembre 2020.

Mais en janvier 2021, soit 4 mois plus tard, il a été hospitalisé avec fièvre et dyspnée et il a à nouveau été testé positif au SARS-CoV-2. Cette fois, le séquençage a déterminé la présence du variant sud-africain (501Y.V2, lignage B.1.351). Sept jours plus tard, le patient a développé un syndrome de détresse respiratoire aiguë qui a nécessité une prise en charge en réanimation par intubation et ventilation mécanique. L’homme était toujours en état critique au moment de la publication de l’article. Aucune immunodépression n’a pu être mise en évidence chez ce patient.

Le variant sud-africain semble faire fi de l’immunité acquise

La souche virale n’avait pas été séquencée lors de la première infection, mais le fait que l’émergence du variant sud-africain soit survenue un mois plus tard en Afrique du Sud et 3 mois plus tard en France exclut la possibilité que la même souche ait perduré entre les deux épisodes infectieux. Par ailleurs, la sérologie SARS-CoV-2 était positive lors de l’hospitalisation, suggérant que l’immunité liée à la première infection était présente mais n’a pas suffi à empêcher la seconde.

On ne connaît pas encore bien l’impact que les mutations du variant sud-africain dans les régions codant pour la protéine Spike pourraient avoir sur l’efficacité des vaccins actuellement disponibles. Mais de premiers résultats sur des cohortes de petite taille semblent indiquer que l’efficacité vaccinale pourrait être fortement réduite vis-à-vis de ce nouveau variant.