Un biomarqueur plasmatique pour prédire la maladie d’Alzheimer
- Schindler SE & al.
- Neurology
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude américaine montre que le rapport des peptides amyloïdes plasmatiques Aß42/Aß40 permet de diagnostiquer une amyloïdose cérébrale chez des sujets sans déficit cognitif, avec une précision de 88% et permettrait donc de détecter les sujets à risque élevé de maladie d’Alzheimer.
- Cette capacité à prédire une amyloïdose cérébrale atteint les 94% lorsque l’âge et le statut APO-E4 sont pris en compte.
- Reste à confirmer qu’une corrélation existe bien entre le rapport Aß42/Aß40 plasmatique et la perte cognitive ou les symptômes de la maladie d’Alzheimer.
Les plaques amyloïdes sont constituées par l’agrégation de peptides amyloïdes bêta insolubles dont il existe deux formes principales, Aß42 et Aß40, longs respectivement de 42 et 40 acides aminés. Actuellement, le peptide Aß42, la protéine totale Tau et la protéine phosphorylée Tau181 (pTau) du liquide céphalorachidien (LCR) sont des marqueurs reconnus d’une amyloïdose cérébrale, de même que le PET Scan amyloïde. Et les sujets qui présentent ces dépôts amyloïdes ont un risque élevé d’évolution vers une démence Alzheimer. Mais des biomarqueurs plasmatiques plus aisément accessibles sont activement recherchés. Plusieurs études ont suggéré que le rapport des taux plasmatiques de peptides amyloïdes Aß42/Aß40 pourrait constituer un marqueur prédictif possible. Une étude américaine vient d’évaluer la précision diagnostique de ce biomarqueur sanguin potentiel.
Une bonne corrélation entre Aß42/Aß40 et PET Scan amyloïde
Pour ce faire, des échantillons sanguins et de LCR, prélevés chez des sujets sans atteinte cognitive pour la plupart, ont été analysés (n=158 et 145 respectivement). Le rapport des peptides amyloïdes Aß42/Aß40 a été calculé de ces prélèvements plasmatiques et du LCR après dosage des peptides par immunoprécipitation, chromatographie en phase liquide et spectrométrie de masse. La capacité de ces mesures à prédire les résultats du PET Scan amyloïde réalisé au cours des 18 derniers mois a ensuite été évaluée. Celui-ci était négatif pour 73% des sujets (115/158) à l’inclusion. Les taux plasmatiques Aß42/Aß40 à l’inclusion se sont montrés prédictifs à 88% des résultats du PET Scan amyloïde, avec une aire sous la courbe ROC de 0,88 [0,82-0,93] (des valeurs basses étaient prédictives d’un PET Scan positif). Une bonne corrélation existait également avec le rapport des marqueurs du LCR pTau/Aß42, l’une des mesures les mieux corrélées au statut du PET Scan amyloïde (AUC-ROC 0,85 [0,79-0,92]), ainsi qu’avec le rapport des taux Aß42/Aß40 du LCR (coefficient de Spearman 0,66 [0,56-0,75]).
L’âge et le statut APO-E4 améliorent encore la prédictivité
Un âge plus avancé et le statut APO-E4 sont apparus comme des prédicteurs indépendants du résultat du PET Scan amyloïde. Et lorsque ces deux paramètres étaient pris en compte dans l’analyse avec le rapport des taux plasmatiques Aß42/Aß40, la capacité à prédire les résultats du PET Scan passait de 88% à 94% (AUC 0,94 [0,90-0,97]). Par ailleurs, chez les sujets qui avaient un PET Scan négatif mais des valeurs Aß42/Aß40 basses (<0,1218, c’est-à-dire positives), le risque d’avoir un PET Scan positif était multiplié par 15 au cours d’une période de suivi de 4 ans en moyenne.
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