Un biomarqueur de l’inflammation associé à la dépression
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- Les résultats de cette étude transversale réalisée sur une population adulte américaine montrent qu’il existe une association entre le rapport plaquettes sur lymphocytes (RPL) et la dépression.
- En revanche, aucune association n’a pu être retrouvée entre RPL et sévérité des symptômes dépressifs après ajustement sur différents facteurs confondants.
- Cette association ne concerne que certains groupes socio-démographiques.
- Selon les auteurs, le RPL pourrait contribuer à identifier une dépression et à évaluer l’efficacité des traitements, parmi d’autres marqueurs de l’inflammation devant être considérés dans leur ensemble.
Pourquoi est-ce important ?
Même si les mécanismes physiopathologiques de la dépression ne sont pas encore bien compris, des éléments récents de la littérature indiquent que l’inflammation pourrait jouer un rôle important dans son développement. Plusieurs biomarqueurs de l’inflammation systémique ont même été associés à la dépression (protéine C-réactive, TNF-α , IL-6), ainsi que le RPL. Mais les études et méta-analyses restent pour l’heure contradictoires et des essais de grande envergure étaient attendus.
L’objectif de cette étude était d’explorer la relation entre le RPL, un biomarqueur facile à déterminer à partir d’une simple numération sanguine, la dépression d’une part, et la sévérité des symptômes d’autre part. C’est ce que vient de faire une équipe américaine en recherchant l’existence d’une association indépendante entre RPL et dépression.
Méthodologie
Les données de cette étude ont été collectées entre 2005 et 2018, à partir de l’étude transversale National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) menée chez des Américains adultes. Seuls étaient inclus dans l’analyse, les sujets évalués pour dépression et disposant de résultats de numération sanguine. Les sujets qui présentaient une inflammation aiguë, des antécédents de cancer ou prenant des traitements susceptibles de modifier la numération sanguine étaient exclus.
Le diagnostic de dépression et la sévérité des symptômes étaient évalués par le questionnaire auto-administré PHQ-9 (Patient Health Questionnaire) et le RPL était calculé à partir de la numération sanguine et stratifié en quartile (Q1 plus faible à Q4 plus élevé).
Principaux résultats
Au total 30.032 sujets ont été inclus dont 2.480 avec dépression (âge médian 44 ans, 49,7% d’hommes, et 66% d’origine caucasienne).
Lorsque le RPL était considéré de façon globale, aucune association n’a pu être retrouvée avec la dépression ou la sévérité des symptômes. Mais après ajustement sur l’ensemble des facteurs confondants, une association significative a été observée entre dépression et un RPL compris entre 11,65 à 14,63 : Odds Ratio (OR) 0,82 [0,68-0,99] (Q3 vs Q1). Il n’y avait pas d’association entre le RPL et la sévérité des symptômes dépressifs.
L’analyse en sous-groupe a ensuite montré que cette association ne concernait que certains groupes sociodémographiques : âge compris entre 18 et 39 ans, femmes, origine caucasienne non hispanique.
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